L'ancien président français Nicolas Sarkozy a été inculpé dans la nuit, notamment pour corruption et trafic d'influence actifs, une mesure spectaculaire au moment où son retour en politique est dans tous les esprits.
Cette décision est intervenue à l'issue d'une garde à vue d'une quinzaine d'heures, sans précédent pour un ex-chef de l'Etat. Il encourt dix ans de prison.
Secret professionnel violé
Les juges d'instruction cherchent à établir si l'ancien chef de l'Etat (2007-2012) a essayé d'obtenir des informations couvertes par le secret auprès du haut magistrat Gilbert Azibert sur une décision de justice le concernant, en échange de la promesse d'une intervention pour un poste de prestige à Monaco.
A l'origine de l'affaire qui vaut ses nouveaux déboires à Nicolas Sarkozy, son placement sur écoutes en septembre 2013 dans l'enquête sur les accusations, pour l'heure non étayées, d'un financement par la Libye de Mouammar Kadhafi de sa campagne victorieuse de 2007.
Lire aussi: "La situation et les faits sont graves" estime Manuel Valls
Chronologie de l'affaire des écoutes:
agences/br/fxl
Retour en politique compromis
Nicolas Sarkozy, qui dit en être au stade de la "réflexion" quant à un éventuel retour en politique pour la présidentielle de 2017, s'est vu notifier son inculpation au pôle financier du tribunal de grande instance de Paris après sa garde à vue dans les locaux de l'office anticorruption.
Son retour en politique se complique. Outre les dossiers de financement libyen et de trafic d'influence présumés, le Parquet de Paris a confié à des juges financiers une enquête sur les financement de la campagne de 2012 de Nicolas Sarkozy.
L'avocat de l'ex-président aussi visé
Avant de recevoir l'ancien président, les juges d'instruction avaient déjà inculpé dans la soirée son avocat, Me Thierry Herzog, et un haut magistrat Gilbert Azibert pour les mêmes motifs. S'y ajoute pour Me Herzog celui de violation de secret professionnel, a précisé le parquet.
A l'origine des nouveaux déboires de Nicolas Sarkozy, son placement sur écoutes en septembre 2013, notamment le téléphone qu'il utilise sous l'identité d'emprunt de Paul Bismuth pour converser avec Me Herzog. Des échanges entre les deux hommes peuvent laisser croire qu'ils ont cherché à obtenir des informations confidentielles auprès de Gilbert Azibert.