Le cocktail football, machisme et alcool aggrave les comportements violents et fait de nombreuses victimes en Amérique centrale durant la Coupe du Monde. Les appels à l'aide pour violences domestiques ont doublé au Costa Rica dimanche dernier durant le match contre la Grèce.
Le gouvernement a réagi mercredi en augmentant les effectifs d'intervention et en lançant un appel à la retenue.
Un phénomène "paradoxal"
Le ministre de la Sécurité, Celso Gamboa, a tiré la sonnette d'alarme: "C'est totalement paradoxal: d'un côté, le Costa Rica vit des moments historiques grâce aux joies du football, et de l'autre, il atteint des taux historiques de violences en marge des célébrations. Et le plus préoccupant, c'est l'augmentation des appels à la ligne d'urgence pour des cas de violence domestique lors des matchs et le jour qui suit".
Le pic a été atteint dimanche lors du match Grèce-Costa Rica, où les appels à l'aide ont doublé. Plus surprenant encore, la violence surgit également en cas de victoire.
Anouk Henry/moha
Le football, un déclencheur
Le football est un élément déclencheur, a dénoncé Alejandra Mora, ministre de la condition de la femme.
"Ce qu'il se passe, c'est que le football, pendant toute la partie, provoque de l'euphorie, de la frustration, de la colère et de la joie. C'est un mélange. Lorsque l'arbitre ne siffle pas un pénalty... que se passe-t-il si on me demande si je veux manger à cet instant, lorsque je suis furieux?", a-t-elle expliqué.
"De plus, on consomme de l'alcool... et tous ces "détonateurs" exacerbent les conduites abusives des personnes violentes", a-t-elle poursuivi.
Au Costa Rica 50'000 plaintes sont déposées pour violence domestique chaque année, et plusieurs centaines de femmes succombent sous les coups de leur partenaire en Amérique centrale.