Manuel Valls a prononcé dimanche un plaidoyer pour la réforme et le mouvement et revendiqué un "réformisme assumé", afin de "remettre en marche" une France "bloquée", "coincée dans ses postures partisanes" et "tétanisée" par la peur de l'avenir.
A la veille d'une conférence sociale, le Premier ministre s'adressait à des militants du Parti socialiste au pouvoir, rassemblés pour un banquet champêtre à Vauvert, dans le Gard.
"Agir sans tarder"
Pendant trop longtemps, les gouvernements français ont "fait semblant" de réformer et repoussé le "moment de vérité", a-t-il dit. Les Français attendent que le gouvernement agisse sans tarder, même si cela doit les perturber, a-t-il estimé.
Le Premier ministre adressait ce message aux organisations patronales et syndicales invitées à la conférence sociale mais aussi à sa majorité, dont l'aile gauche a critiqué son programme de 50 milliards d'euros d'économies et les 40 milliards de baisses de charges du pacte de responsabilité pour les entreprises.
reuters/jgal
"Non à la berlusconisation de la France"
Manuel Valls a aussi déclaré refuser la "berlusconisation" de la France, dans une allusion à la polémique sur la mise en examen de Nicolas Sarkozy pour une affaire présumée de trafic d'influence. L'ancien chef de l'Etat et ses fidèles ont dénoncé une "instrumentalisation politique".
"Quand on a gouverné et quand on gouverne, il faut être exemplaire", a déclaré Manuel Valls. "Ce que je ne veux pas, moi c'est de la berlusconisation de notre pays, je ne veux pas que la mise en cause des fondements de la République, de la justice et de l'Etat de droit (...) soit dans le discours politique", a-t-il ajouté.
Il faisait allusion à l'ancien président du Conseil italien Silvio Berlusconi, poursuivi dans de multiples affaires et coutumier des sorties acerbes contre les juges de son pays.
La gauche et le PS doivent se "réinventer"
Manuel Valls a par ailleurs invité la gauche au pouvoir à se "réinventer", à "sortir des vieilles recettes du passé" et à le suivre dans la voie de son "réformisme assumé".
"Ce moment est arrivé. C'est vrai pour notre pays. C'est vrai également pour notre parti et pour la gauche", a poursuivi Manuel Valls, qui lançait il y a deux semaines au conseil national du PS cet avertissement : "Oui, la gauche peut mourir."