Les deux rivaux à la présidentielle de mercredi en Indonésie, le gouverneur de Jakarta Joko Widodo et l'ex-général Prabowo Subianto, se sont déclarés vainqueurs de l'élection la plus cruciale depuis la chute du dictateur Suharto il y a 16 ans. Des estimations placent Joko Widodo en tête.
Selon des enquêtes réalisées par plusieurs instituts de sondage à partir du décompte des bulletins de vote, Joko Widodo, surnommé Jokowi, recueille près de 53 % des suffrages contre environ 47% pour son rival.
Subianto conteste
Mais Prabowo Subianto a refusé de concéder la défaite en soulignant que lui-même et son candidat à la vice-présidence, Hatta Rajasa, "avaient reçu le soutien et un mandat des électeurs d'Indonésie". Il a ajouté que des instituts de sondage utilisés par son parti montraient qu'il l'avait emporté.
Le chef de l'Etat sortant, Susislo Bambang Yudhoyono, à appelé les deux camps à la "retenue" dans l'attente des résultats officiels.
agences/jvr
Sondages contradictoires
Sur sept organismes privés effectuant un décompte des suffrages, deux accordent une avance d'un ou deux points à Prabowo Subianto et les cinq autres créditent Jokowi d'environ cinq points de plus que son adversaire.
Situation inédite
Cette situation est sans précédent en Indonésie depuis la chute de Suharto en 1998.
Les deux seules élections présidentielles au suffrage universel direct organisées depuis ont été remportées par l'actuel chef de l'Etat, Susilo Bambang Yudhoyono, élu en 2004 puis réélu en 2009.
Les deux candidats en bref
Agé de 53 ans, Joko Widodo a connu une ascension fulgurante en politique après avoir été maire de Solo, puis gouverneur de Jakarta en 2012.
Prabowo Subianto, ex-général reconverti dans les affaires, bénéficie du soutien de magnats de l'audiovisuel et de leurs chaînes de télévision.
Les programmes des deux candidats sont similaires. Ils ont mis en avant la lutte contre la corruption endémique et l'aide aux plus démunis, dans un pays de 250 millions d'habitants où près de la moitié de la population vit avec moins de deux dollars par jour.
Le vainqueur du scrutin succédera au président Susilo Bambang Yudhoyono, auquel la Constitution interdit de se représenter après deux mandats de cinq ans.