Après la publication d'un audit dévoilant une dette abyssale, l'UMP se déchire sur la place publique et les grands noms du parti s'envoient des salves de gentillesses via les réseaux sociaux ou la presse.
Certaines dépenses sont pointées du doigt, comme la facture annuelle de téléphone de Rachida Dati (plus de 10'000 euros). Ce qui a fait bondir l'ex-ministre, qui a envoyé 17 tweets en 2 heures, visant surtout François Fillon:
L'ex-ministre Xavier Bertrand a même dû justifier une dépense sur son blog.
Sur Facebook, l'ex-leader du parti Jean-François Copé, accusé pour le coût de billets d'avion de son épouse, a dénoncé un "déferlement d'attaques" qu'il n'aurait "jamais imaginé au sein de notre famille politique".
Alain Juppé y est aussi allé de sa déclaration: "Si l'UMP n'est pas capable de se rassembler dans la volonté de travailler en commun pour défendre les idées qui sont les nôtres, alors les questions financières sont secondaires."
D'autres responsables de l'UMP expriment leur ras-le-bol:
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Une dette énorme
Selon l'audit dévoilé mardi, l'UMP accuse une dette de 74,5 millions d'euros
Ce trou est en partie "lié aux dépenses importantes réalisées en 2012 pendant l'élection présidentielle", a noté Alain Juppé, membre du triumvirat à la tête du parti.
Pour ramener la dette à 55 millions d'ici 2017, l'audit préconise de limiter les dépenses de fonctionnement à 15 millions d'euros par an, soit 20% de moins qu'en 2013, et le coût de "l'animation politique", meetings et autres, à 19 millions d'euros.
Le parti cherche en outre à renégocier son échéancier bancaire.
Un triumvirat fragilisé
Après plusieurs mois d'une grave crise morale et financière, le président de l'UMP Jean-François Copé a démissionné le mois dernier.
L'ex-Premier ministre François Fillon, son rival dans la course à la présidence du parti, a repris la direction du parti au sein d'un triumvirat, avec deux autres anciens locataires de Matignon, Alain Juppé et Jean-Pierre Raffarin.
Ce trio doit préparer l'élection du nouveau dirigeant du parti, en novembre.
Et les luttes intestines sont aussi avivées par la perspective de la présidentielle de 2017.
Le rôle de l'ancien président Nicolas Sarkozy, que certains membres de l'UMP aimeraient voir revenir et d'autres pas, est également encore obscur.