Au moins 51 Palestiniens ont péri dans la bande de Gaza depuis le début de l'offensive terrestre lancée jeudi soir par Israël, portant à 292 le nombre de Palestiniens tués au 11e jour de l'opération israélienne contre l'enclave palestinienne. En outre, 2'200 Palestiniens ont été blessés depuis le 8 juillet.
Parmi les victimes, plus de 80% sont des civils, selon le Centre palestinien pour les droits humains, basé à Gaza.
Un soldat israélien a été tué par un "tir ami" au cours de l'offensive terrestre, deuxième victime israélienne depuis le début de l'opération "Bordure de protection".
Deux fois plus de déplacés
Le nombre de Palestiniens déplacés a presque doublé depuis le début de l'intervention terrestre mercredi soir, atteignant plus de 40'000 personnes, a indiqué l'Agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA).
Près de 70% de la bande côtière était privée d'électricité après l'assaut, selon l'UNRWA (voir encadré).
ats/mac
Crise humanitaire en vue
Le Programme alimentaire mondial (PAM) de l'ONU, qui a pu distribuer une aide d'urgence à 20'000 personnes à Gaza, espère apporter une aide alimentaire d'urgence à 85'000 autres Gazaouis ces prochains jours. Il a toutefois besoin "immédiatement" de 20 millions de dollars, a indiqué une porte-parole.
Outre les coupures d'électricité dans la majorité de la bande de Gaza, les Nations unies estiment que seule la moitié des installations de traitement des eaux est en état de fonctionner. Selon l'organisation, 900'000 personnes, soit plus de la moitié des habitants de Gaza, souffrent de la pénurie.
Berne augmente son aide
Devant l'urgence de la situation humanitaire à Gaza, Berne a décidé d'augmenter son aide financière aux Palestiniens. Il s'agit d'assurer l'approvisionnement en médicaments pour des opérations chirurgicales et le soutien psychologique aux victimes.
"Face à la précarité de la situation humanitaire, la Suisse a décidé d’apporter une aide additionnelle d'un million de francs afin de répondre aux besoins accrus par la crise actuelle dans la bande de Gaza", selon le communiqué publié vendredi soir par le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).
Offensive terrestre déplorée
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a déploré le déclenchement de cet assaut terrestre et demandé à Israël d'agir "bien plus pour faire cesser les pertes civiles".
Barack Obama, le président des Etats-Unis, s'est entretenu avec son homologue israélien Benjamin Netanyahu et a exprimé ses inquiétudes sur la situation. Il a dit craindre une "escalade des violences et de la parte de davantage de vies innocentes".
Le président palestinien Mahmoud Abbas, qui a rencontré jeudi son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, a déploré que l'offensive terrestre allait causer "davantage d'effusion de sang" et compliquer les efforts pour mettre fin au conflit dans l'enclave.
L'Egypte, qui joue les médiateurs, a elle dénoncé "l'escalade" israélienne et demandé aux belligérants d'accepter sa proposition de trêve.
Benjamin Netanyahu justifie l'assaut
Dans un communiqué, le bureau de Benjamin Netanyahu a justifié le lancement de l'offensive par le "refus du Hamas d'accepter le plan égyptien pour un cessez-le-feu et la poursuite des tirs de roquettes sur Israël".
L'objectif est "d'infliger un coup significatif aux infrastructures du Hamas".
De son côté, le Hamas a dénoncé "une étape dangereuse, dont les conséquences sont incalculables".
"Israël va payer un prix élevé. Le Hamas est prêt à la confrontation", a déclaré le porte-parole du Hamas à Gaza, Fawzi Barhoum.