Un jour après la mort de 298 personnes dans le crash d'un Boeing 777 de Malaysia Airlines en Ukraine, la piste d'un missile tiré par les séparatistes prorusses se précisait vendredi soir.
Le suivi de la journée minute par minute: Le suivi du crash aérien en Ukraine, minute par minute
La plupart des médias russes continuaient toutefois à accuser l'armée ukrainienne allant même, pour certains, jusqu'à soupçonner Kiev d'avoir cherché à abattre l'avion du président russe Vladimir Poutine qui rentrait au même moment d'une tournée en Amérique latine.
Moscou fait profil bas
Après avoir fait porter à Kiev jeudi "la responsabilité de la terrible tragédie" qui "n'aurait pas eu lieu si la paix régnait dans ce pays, si les opérations militaires n'avaient pas repris", le Kremlin a marqué un changement de temps notoire vendredi.
Alors que les indices d'une responsabilité pro-russe s'accumulaient, Vladimir Poutine a lancé un appel à un cessez-le-feu dans l'est de l'Ukraine. "Toutes les parties en conflit doivent rapidement cesser les combats et entamer des négociations de paix", a déclaré le président russe.
Un faisceau d'indices
Un faisceau d'indices tend à accuser les pro-Russes, même si aucune preuve formelle n'est établie. Ces derniers venaient en effet de récupérer des batteries de ce type de missiles en juin. Plusieurs avions ukrainiens, militaires pour la plupart, ont par ailleurs été attaqués par les séparatistes dans les derniers jours.
Une discussion suspecte, non authentifiée, entre deux responsables des services de renseignements militaires russes met aussi en cause les séparatistes.
Enfin, les séparatistes auraient effacé un message posté sur le réseau social Vkontakte dans lequel ils se vantaient d'avoir abattu un avion militaire à peu près au même moment et au même endroit qu'a eu lieu le crash du vol MH370.
Enquête internationale
Dans la cacophonie ambiante, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé à "une enquête internationale complète et transparente".
Dans une interview à la RTS, le président de la Confédération Didier Burkhalter a assuré que l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) s'impliquerait dans l'enquête. Il a notamment réclamé l'accès aux boîtes noires de l'appareil récupérées sur les lieux du drame.
Le Conseil de sécurité, qui s'est réuni dans l'après-midi à New York, a lui aussi réclamé que les responsabilités du drame soient établies. L'ambassadrice des Etats-Unis Samantha Power a pour sa part déclaré que "des témoins avaient vu un lance-missiles en mains rebelles à proximité des lieux de la catastrophe. Elle a demandé que les auteurs de ce drame soient jugés.
Les experts de l'OSCE repoussés
Toutefois, les experts de l'OSCE n'auraient pas pu accéder librement au site, selon The Guardian. Citant des reporters sur place, le journal affirme que des rebelles lourdement armés auraient restreint l'accès au site.
Après un face à face d'une heure, les rebelles ont tiré en l'air pour repousser les experts qui souhaitaient examiner les débris dans leur totalité.
"Ils n'ont pas eu les possibilités d'accès qu'ils attendaient. Ils n'ont pas la liberté de mouvement nécessaire pour faire leur travail. Le site n'est pas bouclé", a déclaré le chef suisse de la mission, Thomas Greminger.
jgal avec agences
Qui étaient les passagers du vol MH17?
La Genève internationale a été endeuillée par le crash du Boeing de Malaysia Airlines. Parmi les 298 victimes du drame figure un ancien journaliste britannique de la BBC, Glenn Thomas, un des porte-parole de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
We lost one of our colleagues, Glenn Thomas, on the Malaysian Airlines #MH17 that crashed yesterday. He will be greatly missed #RIPGlennWHO
— WHO (@WHO) 18 Juillet 2014
De nombreux chercheurs se trouvaient aussi à bord du vol MH17 en route pour la 20e conférence sur le sida, qui s'ouvrira dimanche à Melbourne, en Australie. Parmi eux se trouvaient le chercheur néerlandais Joep Lange, spécialiste mondial du VIH et directeur du département de santé mondiale à l'université d'Amsterdam. Il voyageait en compagnie de son épouse, la mère de leurs cinq enfants.
Selon le dernier communiqué de Malaysia Airlines, 189 passagers néerlandais se trouvaient à bord de l'avion. Le détail ici:
Update: Malaysia Airlines updates list of identified nationalities of those aboard Flight 17 - pic.twitter.com/ojmy7YWpxV
— Matthew Keys (@MatthewKeysLive) 18 Juillet 2014
Quatre personnes restaient encore à identifier vendredi soir. Certains passagers semblent avoir embarqué avec de faux passeports.
Les indices boursiers en chute
Les indices de la Bourse de Moscou continuaient à chuter vendredi pour la deuxième séance consécutive au lendemain du crash d'un avion malaisien en Ukraine et après l'annonce de nouvelles sanctions occidentales contre la Russie.
Les places européennes et américaines ont aussi vu leurs valeurs piquer du nez. Vers 10h30, la Bourse de Paris évoluait en recul de 0,10%, celle de Francfort de 0,60% et celle de Londres de 0,46%. A Madrid l'indice phare perdait 0,55% et à Milan il prenait 0,15%.
Wall Street a également vu ses indices piquer du nez jeudi. Ils ont fini la journée sur une forte chute: le Dow Jones, qui avait fini à des records la veille, a plongé de 0,94%, le Nasdaq de 1,41%, et l'indice élargi S&P 500 de 1,18%.