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"Fortes chances" qu'Israël ait commis des crimes de guerre à Gaza

Navi Pillay évoque de possibles crimes de guerre à Gaza. [EPA/Keystone - Martial Trezzini]
Navi Pillay évoque de possibles crimes de guerre commis par Israël à Gaza / Le 12h30 / 2 min. / le 23 juillet 2014
La Haut-Commissaire aux droits de l'homme Navi Pillay a affirmé mercredi qu'il y a une forte possibilité qu'Israël ait violé le droit international humanitaire à Gaza et ait commis des crimes de guerre.

"Je répète à tous les acteurs dans ce conflit que les civils ne doivent pas être ciblés", a affirmé mercredi la Haut-Commissaire aux droits de l'homme Navi Pillay en ouvrant à Genève la session spéciale du Conseil des droits de l'homme convoquée sur la situation dans les territoires palestiniens occupés.

Il est impératif qu'Israël, le Hamas et tous les groupes palestiniens armés respectent les principes de distinction entre les civils et les combattants, de proportionnalité et de précaution dans les attaques, a dit Navi Pillay. "Il semble y avoir une forte possibilité que le droit international humanitaire ait été violé, d'une manière qui équivaut à des crimes de guerre. Chaque incident doit faire l'objet d'une enquête indépendante et appropriée", a-t-elle déclaré.

Une bombe lâchée mardi par l'armée israélienne explose sur Gaza. [EPA/MOHAMMED SABER]
Une bombe lâchée mardi par l'armée israélienne explose sur Gaza. [EPA/MOHAMMED SABER]

Commission d'enquête créée à Genève

Le Conseil des droits de l'homme a décidé mercredi à Genève de l'envoi d'urgence d'une commission d'enquête dans les territoires palestiniens. Les Etats-Unis ont dénoncé une résolution contre-productive et les pays européens se sont abstenus. Israël a rejeté un texte déséquilibré.

Le texte adopté condamne "avec la plus grande fermeté les violations massives et systématiques des droits de l'homme découlant des opérations militaires israéliennes dans les territoires palestiniens" et aussi "toutes les violences contre les civils où qu'elles se produisent, dont la mort de deux Israéliens à la suite d'un tir de roquette".

2100 frappes, 147 enfants tués

Depuis le 7 juillet, 2100 frappes aériennes ont été effectuées par l'armée israélienne, provoquant la mort de plus de 600 Palestiniens, dont au moins 147 enfants et 74 femmes, selon la Haut-Commissaire. Plus de 140'000 Palestiniens ont été déplacés par l'offensive israélienne, a-t-elle précisé.

Un travailleur étranger a en outre été tué dans le sud d'Israël par un obus tiré de la bande de Gaza, annonce mercredi la police israélienne. Alors que l'armé a dans le même temps confirmé la mort de 3 de ses soldats. Ces décès portent à trois le nombre de civils et à 32 le nombre de soldats tués en Israël depuis le début de l'offensive israélienne.

ats/mre

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Pause humanitaire pour évacuer des blessés

Le CICR a annoncé mercredi qu'une suspension des combats dans plusieurs zones dévastées de la bande de Gaza était en vigueur. Elle devrait permettre le passage de convois humanitaires.

Cette pause des hostilités entre le Hamas et l'armée israélienne doit permettre notamment l'évacuation de blessés de Chajaya, banlieue à l'est de la ville de Gaza, et Khouzaa, dans le sud de l'enclave, selon une porte-parole du CICR. "Un convoi de sept ambulances et de deux voitures de la Croix-Rouge est entré dans Chajaya pour évacuer des blessés", a-t-elle précisé.

Les humanitaires débordés

L'agence des Nations unies chargée des réfugiés palestiniens (UNRWA), qui recueillait quelque 17'000 âmes dans ses écoles avant l'opération de l'armée israélienne "Bordure protectrice", en abrite 100'000 aujourd'hui, confie son directeur, le Suisse Pierre Krähenbühl, au Temps.

"Nous nous étions préparé à l'arrivée de 35 à 50'000 personnes en nous basant sur les précédentes opérations israéliennes de 2008 et 2012", affirme Pierre Krähenbühl.

Depuis le début de l'opération israélienne, 77 écoles, cliniques et autres entrepôts de l'UNRWA ont été endommagés par Tsahal, précise par ailleurs le Suisse. Une école semble aussi avoir été visée délibérément lundi.

Kerry à la recherche d'un cessez-le-feu

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry, arrivé à Tel-Aviv mercredi pour tenter de trouver un accord de cessez-le-feu, a jugé depuis Jérusalem que "quelques pas" avaient été faits vers un cessez-le-feu à Gaza entre Israël et le mouvement islamiste Hamas

John Kerry, venu du Caire, doit rencontrer successivement le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon à Jérusalem, le président palestinien Mahmoud Abbas à Ramallah et enfin le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu au ministère de la Défense à Tel-Aviv.