D'après Amnesty International, l'armée nigériane a commis quantité d'exactions dans le nord-est du pays au cours de son combat contre Boko Haram. L'ONG a recueilli des vidéos, des images et des témoignages lors d'une récente mission dans l'Etat de Borno.
Les enregistrements comprennent des images de détenus égorgés et jetés dans des fosses communes. Leurs bourreaux sont "des hommes qui semblent appartenir à l'armée nigériane et aux milices de la 'Force opérationnelle interarmées civile' (CJTF), soutenues par l'État", selon Amnesty.
L'armée réagit
L'armée nigériane a fait savoir dans un communiqué qu'elle considérait "très sérieusement les graves allégations" d'Amnesty, qui touchent à "l'intégrité de l'opération antiterroriste en cours".
"La plupart des scènes décrites dans ces vidéos sont étrangères à notre opération et doivent être examinées pour garantir que de telles pratiques ne se sont pas glissées subrepticement dans le système", explique le communiqué.
ats/pym
Plus de 4000 morts
D'après Amnesty, plus de 4000 personnes ont été tuées depuis le début de l'année dans le conflit opposant l'armée et Boko Haram. Ce décompte inclut plus de 600 exécutions sommaires commises après l'attaque d'une caserne le 14 mars à Maiduguri, capitale de l'État de Borno.
L'ONG et d'autres associations locales ont déjà accusé l'armée et la police nigérianes d'exécutions extrajudiciaires et de violations des droits de l'homme, mais les autorités nient souvent ces accusations.