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L'urgence sanitaire a été déclarée en Guinée pour faire face à Ebola

Un membre de Médecins sans frontières dans une zone d'isolation d'un hôpital de Conakry. [CELLOU BINANI]
Un membre de Médecins sans frontières dans une zone d'isolation d'un hôpital de Conakry. - [CELLOU BINANI]
Le président guinéen a décrété à compter de mercredi "l'urgence sanitaire" contre l'épidémie de fièvre hémorragique Ebola qui avance dans son pays et en Afrique de l'Ouest.

"L'OMS a décrété l'urgence sanitaire mondiale contre (...) Ebola. Considérant que la Guinée est signataire de la constitution de l'OMS, je déclare l'urgence sanitaire nationale (...) en République de Guinée", a déclaré mercredi le président guinéen Alpha Condé lors d'une intervention télévisée.

Une série de neuf mesures en vigueur "à partir du 13 août" a été annoncée. Selon la déclaration, "un cordon sanitaire tenu par les agents de santé et les services de sécurité et de défense à tous les postes frontaliers d'entrée" sera instauré.

En outre, "les mouvements de personnes sont restreints et soumis aux mesures de contrôle sanitaires aux différents points de passage terrestres, maritimes et aéroportuaires".

Tests systématiques et obligatoires

La déclaration stipule que "tous les cas suspects feront l'objet d'un prélèvement systématique et d'une hospitalisation jusqu'à l'obtention des résultats de laboratoire".

"Toute personne qui s'opposera ou incitera à s'opposer de quelque manière que ce soit à la détection, au traitement, à l'isolement ou à l'examen d'un malade, d'un suspect ou d'un contact sera considéré comme une menace contre la santé publique et subira la rigueur de la loi", a avertit le président.

afp/mre

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Un sérum expérimental attendu

Le gouvernement sierra-léonais a indiqué qu'il allait demander un sérum expérimental, le "ZMapp", développé par un laboratoire privé américain, qui a donné des résultats positifs sur deux Américains contaminés au Liberia mais n'a pas permis de sauver un prêtre espagnol décédé mardi.

Au Liberia, deux médecins testés positifs au virus Ebola étaient dans l'attente de cet anticorps. Ils ont donné leur consentement aux autorités libériennes et américaines pour que l'anticorps expérimental soit utilisés sur eux, a précisé la présidence.

Face à l'ampleur de l'épidémie, un comité d'experts réuni par l'OMS a jugé mardi "éthique d'offrir des traitements non homologués dont l'efficacité n'est pas encore connue ainsi que les effets secondaires, comme traitement potentiel ou à titre préventif".

Plus de mille décès, dont 377 en Guinée

L'épidémie d'Ebola s'est déclarée en début d'année dans le sud-est de la Guinée avant de se propager au Liberia et à la Sierra Leone, deux pays voisins. Depuis juillet, elle affecte le Nigeria mais dans une moindre mesure.

Le dernier bilan communiqué mercredi par l'OMS fait état de 1069 morts sur plus de 1975 cas confirmés, suspects ou probables. La Guinée à elle seule a enregistré 510 cas dont 377 mortels, d'après le même décompte.

Evacuations d'étrangers

L'Allemagne a appelé ses citoyens à "quitter la Guinée, la Sierra Leone et le Liberia", en précisant que sa demande ne concernait "pas formellement le personnel médical" et que ses ambassades restaient ouvertes.

Mardi, le Japon avait annoncé l'évacuation, en cours, de 24 de ses coopérants des trois pays sévèrement affectés.