Le ministre sortant de l'Economie Arnaud Montebourg a annoncé lundi qu'il ne fera pas partie du nouveau gouvernement français. Il a déclaré vouloir "reprendre sa liberté".
"Les politiques de réduction des déficits (...) sont une absurdité financière car, en plombant la croissance, elles empêchent par la chute de l'activité la réalisation de leurs propres objectifs", a déclaré le ministre lors d'une brève allocution publique à son ministère.
Le Premier ministre français Manuel Valls avait présenté la démission de son gouvernement un peu plus tôt (Lire: Le gouvernement français de Manuel Valls démissionne).
Critiques inacceptables
Le ministre français de l'Economie Arnaud Montebourg avait été sévèrement rappelé à l'ordre dimanche par l'entourage de Manuel Valls en raison de ses critiques virulentes contre la politique économique du gouvernement.
Arnaud Montebourg était, avec son collègue de l'Education nationale Benoît Hamon qui a pris sa défense, la caution de l'aile gauche du gouvernement.
agences/bri
Montebourg invite à hausser le ton vis-à-vis de l'Allemagne
Dans un entretien publié samedi par le quotidien Le Monde, Arnaud Montebourg s'est inscrit en faux contre la ligne économique choisie par François Hollande et Manuel Valls, tous deux socialistes comme lui.
"Nous ne pouvons plus nous laisser faire", a assené le ministre qui a invité à "hausser le ton" vis-à-vis de l'Allemagne.
Ses déclarations intervenaient après une fin de non-recevoir infligée par Berlin à l'appel du président Hollande. Celui-ci souhaitait une réorientation des politiques européennes en faveur de la croissance et de l'emploi, dans un contexte de morosité économique persistante en France.
Pas de commentaire en Allemagne
La démission du gouvernement français ne change rien aux priorités du gouvernement allemand, qui restent la croissance, l'emploi et consolidation budgétaire, a fait savoir Berlin. L'Allemagne n'entend pas commenter cette "affaire intérieure française".
Aurélie Filippetti s'en va aussi
La ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, a aussi déclaré lundi au Monde qu'elle ne souhaitait pas être reconduite dans ses fonctions.
"Il y a un devoir de solidarité, mais il y a aussi un devoir de responsabilité vis-à-vis de ceux qui nous ont fait ce que nous sommes. Je choisis pour ma part la loyauté à mes idéaux", a-t-elle -écrit dans une lettre ouverte au chef de l'Etat et au Premier ministre Manuel Valls.
"Le débat qui a été ouvert sur la politique économique est salutaire et nécessaire", estime-elle aussi.