Le secrétaire général de l’Elysée Jean-Pierre Jouyet a annoncé mardi la composition du gouvernement Valls II après le départ du ministre de l'Economie Arnaud Montebourg, en désaccord avec la ligne économique du président.
Confronté à la pire crise de son mandat, le président François Hollande a opté pour un remaniement limité - douze des seize ministres conservent leur poste - mais qui voit le départ des principaux représentants de l'aile gauche socialiste, partisans d'une politique plus sociale.
Un ex-banquier d'affaires à l'Economie
Najat Vallaud-Belkacem remplace Benoît Hamon au ministère de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche.
Emmanuel Macron, ancien banquier d'affaires et conseiller de François Hollande, est nommé ministre de l'Economie à la place d'Arnaud Montebourg.
Et Fleur Pellerin remplace Aurélie Filippetti au ministère de la Culture et de la Communication.
Les ex-ministres Arnaud Montebourg, Benoît Hamon et Aurélie Filippetti avaient annoncé lundi qu'ils ne feraient pas partie de la nouvelle équipe gouvernementale (lire: Arnaud Montebourg ne fera pas partie du prochain gouvernement français).
afp/sbad
Les anciens ministres reconduits
Laurent Fabius (Affaires étrangères), Ségolène Royal (Ecologie), Christiane Taubira (Justice), Michel Sapin (Finances), Bernard Cazeneuve (Intérieur), Marisol Touraine (Affaires sociales et Santé) et Jean-Yves Le Drian (Défense) notamment conservent leur poste.
Les nouveaux
Parmi les entrants, Patrick Kanner est nommé ministre de la Ville, de la jeunesse et des sports, le député Thomas Thévenoud devient secrétaire d'Etat au Commerce extérieur et l'adjointe socialiste à la mairie de Paris Myriam El Khomri secrétaire d'Etat à la Ville. Axelle Lemaire reste secrétaire d'Etat au numérique.
Emmanuel Macron, une ligne libérale
Emmanuel Macron, 36 ans, était jusqu'à la mi-juillet secrétaire général adjoint de la présidence et conseiller économique et financier de François Hollande.
La nomination de ce tenant d'une ligne plus libérale, qui n'est pas membre du parti socialiste, montre que le président et son Premier ministre Manuel Valls ont tranché contre les tenants d'une politique plus sociale, alors que la France est en proie à un fort chômage, dans un contexte de croissance en panne.
Vote de confiance à l'Assemblée nationale
Le Premier ministre français Manuel Valls soumettra son gouvernement à un vote de confiance des députés de l'Assemblée nationale "sur un programme de travail en septembre ou en octobre", a-t-il annoncé mardi après la nomination d'une nouvelle équipe ministérielle.
"Il y a une seule ligne et les membres du gouvernement ne peuvent pas se donner en spectacle", a jugé le Premier ministre, invoquant la nécessité de "travailler dans la cohérence" et récusant l'accusation de mener une "politique d'austérité", en référence aux critiques d'Arnaud Montebourg qui ont provoqué la chute du cabinet.