Christine Lagarde a été mise en examen mardi soir pour "négligence simple" dans l'enquête sur l'arbitrage controversé dont a bénéficié l'homme d'affaires Bernard Tapie en 2008, a-t-on appris mercredi dans l'entourage de la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI).
Christine Lagarde exclut toutefois de démissionner. Interrogée à ce propos, elle a répondu: "Non". "Je retourne travailler à Washington dès cet après-midi", a-t-elle précisé.
"Décision infondée"
L'ancienne ministre française de l'Economie avait été entendue mardi par la Cour de justice de la République, seule instance judiciaire en France à enquêter et juger les membres du gouvernement pour des faits commis dans l'exercice de leurs fonctions.
"Elle est extrêmement combative", a dit un proche de la directrice générale du FMI. "Elle considère cette décision totalement infondée et a chargé son avocat de déposer tous les recours."
ats/fisf
Des faits qui remontent à 2008
L'affaire dans laquelle Christine Lagarde a été mise en examen porte sur un arbitrage rendu lorsqu'elle était ministre de l'Economie en 2008, octroyant 400 millions d'euros à l'homme d'affaires Bernard Tapie, pour clore le long litige qui l'opposait au Crédit Lyonnais au sujet de la revente de l'équipementier sportif Adidas.
Les juges cherchent à déterminer si cette sentence est le fruit d'un "simulacre" d'arbitrage, organisé avec l'aval du pouvoir de l'époque. La cour entend comprendre le rôle de Christine Lagarde dans le choix une justice privée, à la justice de droit commun.
Pas de commentaire du FMI
Le FMI a assuré mercredi ne pas avoir de "commentaire supplémentaire" sur la mise en examen de sa directrice générale Christine Lagarde.
"La directrice générale s'est déjà exprimée sur cette affaire. Elle est maintenant en route pour Washington et informera, évidemment, le conseil d'administration dès que possible", a déclaré le porte-parole du FMI.