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Barack Obama n'a "pas encore de stratégie" pour lutter contre l'EI en Syrie

"Nous n'avons pas encore de stratégie", a admis le président américain en parlant des djihadistes de l'Etat islamique en Syrie.
"Nous n'avons pas encore de stratégie", a admis le président américain en parlant des djihadistes de l'Etat islamique en Syrie.
Le président américain Barack Obama a reconnu jeudi que les Etats-Unis n'étaient pas en position d'attaquer l'Etat islamique en Syrie, alors que le nombre de réfugiés syriens a dépassé trois millions.

Après trois semaines de bombardements en Irak contre les positions des djihadistes, le président américain Barack Obama a reconnu jeudi que les Etats-Unis n'étaient pas en position d'attaquer l'Etat islamique (EI) en Syrie.

"Nous n'avons pas encore de stratégie", a-t-il expliqué lors d'une conférence de presse. Le président a exclu des frappes à court terme, malgré les mises en garde du Pentagone, qui estime que l'EI va "bien au-delà" de toute autre menace terroriste.

"Ni rapide, ni facile"

Barack Obama a annoncé qu'il travaillait sur un projet à la fois militaire et diplomatique mais que ce ne serait "ni rapide, ni facile".

Soulignant la nécessité de s'appuyer sur des "partenaires régionaux forts", il a annoncé que le secrétaire d'Etat John Kerry se rendrait prochainement dans la région pour répondre à ce "cancer".

L'administration Obama est dans une position délicate car le gouvernement de Bachar al-Assad s'est dit prêt à coopérer pour lutter contre l'EI, mais a prévenu que toute frappe devrait avoir son aval.

afp/bri

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Trois millions de réfugiés

Plus de trois millions de Syriens ont fui leur pays, a annoncé vendredi le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR). L'agence de l'ONU en a dénombré un million pour la seule année 2013.

Le HCR explique cette hausse par "les conditions de plus en plus épouvantables à l'intérieur du pays".

Le Liban en accueille 1,14 million, la Jordanie 608'000 et la Turquie 815'000. Ces chiffres n'incluent pas des centaines de milliers de Syriens en fuite qui ne se sont pas fait enregistrer comme réfugiés.

En outre, 6,5 millions de personnes se sont déplacées à l'intérieur du pays, soit près de 50% des Syriens.

Simulation de noyade contre les otages

Au moins quatre otages de l'Etat islamique, parmi lesquels James Foley, le journaliste américain exécuté, ont été soumis à la simulation de noyade, a rapporté jeudi le Washington Post. "Ils savaient exactement comment faire", indique une source au journal.

James Foley, enlevé en novembre 2012 en Syrie, a été plusieurs fois soumis à cette torture.

Un défi pour débusquer les djihadistes

A l'inverse du Pakistan, de l'Afghanistan et de l'Irak, les agences américaines du renseignement sont restées largement à l'écart de la Syrie ces dernières années.

La CIA et le renseignement militaire n'ont pas pu cultiver les précieux réseaux d'informateurs capables de leur révéler les positions des chefs de l'Etat islamique, explique Michael Rubin, de l'American Enterprise Institute.

En outre, dans ces pays, les Américains ont recours à leur armada de drones pour repérer leurs cibles. "En Syrie, il n'y a pas de gouvernement avec lequel nous pouvons travailler", regrette Adam Schiff, un représentant démocrate de Californie.

Un Kurde décapité en Irak

Le groupe djihadiste de l'Etat islamique a décapité un combattant kurde en Irak, a rapporté le centre américain de surveillance des sites islamistes SITE en s'appuyant sur une vidéo.

"Ne laissez pas l'Amérique intervenir dans notre région. Nos âmes sont entre vos mains", demande dans la vidéo un combattant kurde retenu avec d'autres Kurdes. Washington mène depuis le 8 août des raids dans le nord de l'Irak.

Le secrétaire général des Natinos unies Ban Ki-moon a dénoncé vendredi "les massacres de civils" par l'Etat islamique (EI).