Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne vont demander samedi à la Commission de lancer au plus vite la préparation de nouvelles sanctions contre la Russie, sommée de cesser ses "actions militaires illégales" en Ukraine.
"Le Conseil européen (...) se tient prêt à prendre de nouvelles mesures, à la lumière de l'évolution de la situation sur le terrain", dit une version de travail du texte.
"Nous sommes dans une situation très dramatique", a déclaré le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, à l'issue d'une rencontre avec le président ukrainien Petro Porochenko à Bruxelles.
"La Russie en guerre contre l'Europe"
La demande d'aide militaire faite cette semaine par Kiev a été relayée par certains pays de l'Est, comme la Lituanie.
"La Russie est en état de guerre avec l'Ukraine, un pays qui veut faire partie de l'Europe, ce qui signifie que Moscou est pratiquement en guerre contre l'Europe", a lancé sa présidente, Dalia Grybauskaité, à son arrivée au sommet.
Le Premier ministre finlandais, Alexander Stubb, a pour sa part tempéré les propos tenus, en affirmant qu'il ne s'agissait que de discussions sur des sanctions. Il a également rejeter toute aide militaire à l'Ukraine.
agences/sbad
L'armée suédoise sur le qui-vive
L'armée suédoise a annoncé samedi qu'elle avait élevé le niveau d'alerte dans ses quartiers généraux en raison de la crise ukrainienne, notamment dans la collecte de renseignements. Le Premier ministre a jugé que le comportement actuel des Russes était "comparable à celui qu'ils avaient pendant la Guerre froide".
L'armée suédoise a également décidé de déplacer deux avions de combat Gripen vers l'île de Gotland (est):"Ils y seront mieux placés pour réagir rapidement à la situation en mer Baltique."
Réunion du groupe de contact à Minsk lundi
Le "groupe de contact" sur la crise en Ukraine se réunira lundi à Minsk, a indiqué samedi le ministère biélorusse des Affaires étrangères. Des représentants de l'Ukraine, de la Russie et de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) participeront aux discussions.
Denis Pouchiline, chef du "parlement" de la "République de Donetsk" autoproclamée par les séparatistes, avait participé à la dernière réunion à Minsk le 31 juillet. On ne sait pas s'il sera présent lundi. Mais Kiev est réticent à s'asseoir à la table des négociations en leur présence, qu'elle considère illégitime.
Nouvelle intervention russe en Ukraine dénoncée
Une nouvelle intervention présumée de l'armée russe dans l'est de l'Ukraine a fait bondir Kiev samedi. Des blindés russes ont attaqué la ville de Novosvitlivka, près du bastion séparatiste de Lougansk, et "détruit pratiquement toutes les habitations", a affirmé le porte-parole de l'armée ukrainienne.
Un avion d'attaque au sol ukrainien Su-25 a également été abattu dans la matinée de vendredi dans l'est de l'Ukraine après avoir été touché par un système d'armes antiaérien russe, a fait savoir l'armée ukrainienne samedi.
"Pont humanitaire" de la Russie
La Russie a de son côté annoncé vouloir organiser un "pont humanitaire" pour effectuer de nombreux envois d'aide dans les zones de l'est de l'Ukraine, a déclaré un haut responsable de la Défense russe.
Les autorités russes, des ONG et des entreprises "pensent organiser pas un seul convoi humanitaire, que nous avons déjà envoyé, mais un deuxième, un troisième, un dixième", a déclaré le vice-ministre de la Défense Anatoli Antonov, cité par l'agence russe RIA-Novosti.
Par ailleurs, un député régional russe a été agressé et hospitalisé avec une blessure à la tête après avoir assisté aux funérailles secrètes de soldats russes présumés tués en Ukraine, a annoncé samedi son parti.