Des milliers d'opposants pakistanais promettaient dimanche de poursuivre leurs manifestations jusqu'à la démission du Premier ministre Nawaz Sharif après une nuit de heurts avec la police au pied du parlement ayant fait deux morts et 400 blessés, dont près de 80 policiers, une soixantaine de femmes et cinq enfants.
Le centre de la capitale Islamabad avait des airs de zone de combat dimanche matin exaltée par le parfum piquant de gaz lacrymogène. Assiégés par des milliers de policiers, les manifestants tenaient la vaste esplanade devant le Parlement.
Ils réclament le départ de Nawaz Sharif
Les partisans des opposants Imran Khan, ex-joueur de cricket reconverti en homme politique nationaliste, et Tahir ul-Qadri, un chef religieux établi au Canada, campent depuis le 15 août dans la capitale pour exiger la démission du Premier ministre qu'ils accusent de fraudes électorales.
Nawaz Sharif bénéficie toutefois d'un fort appui de la population, en grande partie sceptique face à la démarche des opposants Qadri et Khan.
afp/boc
Les raisons du conflit
Plusieurs analystes soupçonnent les opposants Imran Khan et Tahir ul-Qadri d'être téléguidés par les militaires.
Selon eux, l'armée reproche à Nawaz Sharif d'avoir trop attendu avant de déclencher, en juin, une opération militaire contre les fiefs talibans dans le Waziristan du Nord, sa tentative de rapprochement avec l'Inde rivale et le procès pour "haute trahison" intenté au général Pervez Musharraf, une première dans l'histoire du Pakistan.