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La fraude ferait perdre des dizaines de milliards aux pays en développement

Dollars USA argent [EPA - Sergey Dolzhenko]
Les pays en développement sont particulièrement touchés par la corruption. - [EPA - Sergey Dolzhenko]
Le blanchiment d'argent, la fraude et la corruption font perdre entre 35 et 60 milliards de francs par année aux pays en développement, selon un rapport publié mercredi par l'association ONE.

L'ONG britannique ONE, fondée par le chanteur du groupe U2 Bono, estime qu'au total les pratiques frauduleuses dans les pays en développement représentent 1000 milliards de dollars (920 milliards de francs) par année et font perdre entre 38 et 64 milliards de dollars à ces pays en recettes fiscales.

ONE qualifie ces pratiques de "casse du siècle". Selon Friederike Röder, qui dirige ONE en France, ce manque à gagner pourrait être "investi dans les soins de santé, la sécurité alimentaire et les infrastructures essentielles et sauver ainsi des millions de vies".

Appel au G20

S'adressant aux ministres des Finances du G20 qui se réuniront les 20 et 21 septembre, l'association demande des mesures pour "lutter contre l'opacité des sociétés écrans".

ONE demande aux entreprises exploitant des ressources naturelles de publier "les informations sur les paiements qu'elles effectuent aux gouvernements, pays par pays." L'ONG milite aussi pour un accès des citoyens aux données sur l'utilisation des ressources publiques.

ats/fisf

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Un système d'échange des données fiscales

Contre la fraude fiscale, ONE défend la mise en place "d'un système d'échange automatique des données fiscales accessible aux pays en développement (en accordant une exemption temporaire de réciprocité d'échange des données)" tout en obligeant les entreprises "à publier leurs données financières pays par pays".

La Suisse aussi touchée, selon Transparency

La Suisse doit renforcer ses lois afin d'empêcher des personnes corrompues de se cacher derrière des sociétés anonymes, a plaidé mardi Transparency International. L'organisation a appellé Berne à ses responsabilités mardi, alors que le Conseil des Etats se penchera la semaine prochaine sur une révision visant à durcir la lutte contre le blanchiment d'argent.

Créer et rendre public des registres des personnes en chair et en os possédant ou dirigeant une société les empêcherait de cacher en Suisse l'argent de la corruption et du crime, a estimé Transparency International, à l'occasion du lancement de sa campagne "Unmask the Corrupt" (Démasquer les corrompus).