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Un rapport pour une politique de la drogue plus efficace remis à l'ONU

Enquête dans les milieux toxicomanes de Suisse romande. [Richard Villalon]
Le rapport de la commission donne des pistes pour agir plus efficacement face au trafic et à la dépendance à la drogue. - [Richard Villalon]
Une commission d'experts, dont fait partie l'ex-présidente de la Confédération Ruth Dreifuss, a remis mardi à l'ONU un rapport pointant les lacunes en matière de politique de la drogue.

Un groupe d'ex-chefs d'Etat et de personnalités internationales, dont l'ex-présidente de la Confédération Ruth Dreifuss, a remis mardi à New York un rapport intitulé "Prendre le contrôle: une politique de la drogue qui fonctionne" au secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon.

La répression n'atteint pas ses buts en matière de politique de la drogue, estime cette commission créée en 2011, qui privilégie une dépénalisation de la consommation et une approche de santé publique pour les consommateurs.

40 ans d'échec

Membre du groupe d'experts, Ruth Dreifuss veut éviter la criminalisation des toxicomanes. [Keystone - Salvatore Di Nolfi]
Membre du groupe d'experts, Ruth Dreifuss veut éviter la criminalisation des toxicomanes. [Keystone - Salvatore Di Nolfi]

Le rapport pointe notamment l'échec de 40 ans de guerre contre le trafic de drogue. Un de ses leitmotivs est de se concentrer sur les questions de santé et non plus sur la prohibition et des lois punitives.

Pour Ruth Dreifuss, il ouvre des pistes pour agir plus efficacement contre la misère provoquée par la dépendance à la drogue. Selon elle, il faut renforcer les efforts pour un droit à la santé et l'accès aux médicaments pour les toxicomanes plutôt que de les criminaliser.

ats/jvia

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Initiative de la société civile

Ruth Dreifuss a rappelé que la commission dirigée par l'ancien secrétaire général des Nations unies Kofi Annan était issue d'une initiative de la société civile, et ne suit pas un mandat des Etats.

"Nous voulons pointer du doigt des possibilités, et pas donner des consignes aux gouvernements", a-t-elle dit.

La Suisse montrée en exemple

Le milliardaire britannique Richard Branson, qui est également membre de la commission d'experts, a de son côté tressé des lauriers à la Suisse. La Confédération a obtenu de bons résultats grâce à sa politique de la drogue, a-t-il dit, avouant ne pas comprendre pourquoi d'autres pays ne s'inspirent pas de l'exemple helvétique.

L'ancien chef de la diplomatique norvégienne Thoravald Stoltenberg a lui aussi salué la distribution contrôlée d'héroïne en Suisse comme un exemple de politique efficace.

"Les Suisses ne sont pourtant pas réputés pour adhérer à la gauche radicale. Nous les connaissons comme des gens que l'on devrait écouter", a-t-il dit.

Sommet extraordinaire en 2016

La commission espère que ses propositions soient intégrées à un sommet extraordinaire sur le thème de la drogue qui doit être organisé en 2016 devant l'Assemblée générale des Nations unies.