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Nicolas Sarkozy se porte candidat à la présidence de son parti

Nicolas Sarkozy a annoncé sur Facebook son souhait de revenir à la politique [Thomas Samson]
Nicolas Sarkozy officiellement candidat à la présidence de l'UMP / Forum / 6 min. / le 19 septembre 2014
L'ancien président de la République française Nicolas Sarkozy a annoncé vendredi sur Facebook sa candidature à la présidence de sa "famille politique".

L'ancien président français Nicolas Sarkozy, 59 ans, a annoncé vendredi son retour, en se disant "candidat à la présidence de ma famille politique". Il s'agit d'une première étape vers la reconquête de l'Elysée, qu'il ambitionne de reprendre en 2017.

"C’est au terme d’une réflexion approfondie que j’ai décidé de proposer aux Français un nouveau choix politique. Car au fond, ce serait une forme d’abandon que de rester spectateur de la situation dans laquelle se trouve la France", a-t-il précisé dans son post.

"Un vaste rassemblement"

Concernant sa "famille politique", Nicolas Sarkozy a prévenu vouloir "la transformer de fond en comble, de façon à créer, dans un délai de trois mois, les conditions d’un nouveau et vaste rassemblement qui s’adressera à tous les Français".

Nicolas Sarkozy est membre de l'UMP, dont le premier tour de l'élection à la présidence se déroulera le 29 novembre.

afp/bri/sbad

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Président de 2007 à 2012

Nicolas Sarkozy, avocat de formation, a été le président de la France de 2007 à 2012.

Battu le 6 mai 2012 par le socialiste François Hollande, le candidat de l'UMP avait dit alors vouloir se retirer de toute activité publique.

Son retour faisait l'objet de rumeurs depuis plusieurs mois.

Premières réactions

Alors que François Hollande et son Premier ministre Manuel Valls ironisaient encore ces derniers jours sur son bilan, Nicolas Sarkozy indique qu'il a "pu prendre le recul indispensable pour analyser le déroulement de (son) mandat, en tirer les leçons".

Il "n'échappera pas à son bilan, ça sera son boulet", a réagi le patron du parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis.

Au sein de la formation de droite, le retour de l'ancien président est parfois violemment critiqué.
"Il n'y a dans le pays ni nostalgie ni désir de Nicolas Sarkozy. D'homme providentiel, il n'y en eut qu'un. Ce fut de Gaulle. Il n'y en aura pas d'autre", a ainsi réagi le député Serge Grouard (UMP).

"Les Français sont fatigués des duels d'égos et des volontés de revanche", a-t-il ajouté.

Implications dans de nombreuses affaires

Les nombreuses affaires dans lesquelles Nicolas Sarkozy est impliqué pourraient encore contrarier son projet de retour en politique.

L'affaire des écoutes
Nicolas Sarkozy avait été inculpé début juillet 2014, notamment pour corruption et trafic d'influence actifs, une mesure spectaculaire au moment où son retour en politique était déjà dans tous les esprits. L'ex-président avait assuré qu'il n'avait rien à se reprocher.

Les juges d'instruction cherchaient à établir si l'ancien chef de l'Etat a essayé d'obtenir des informations couvertes par le secret auprès du haut magistrat Gilbert Azibert sur une décision de justice le concernant, en échange de la promesse d'une intervention pour un poste de prestige à Monaco.

Les accusations de financement libyen
C'est ce dossier qui lui a valu à l'origine d'être placé en garde à vue en juillet 2014 après avoir été placé sur écoute fin 2013. Dès avril 2013, les juges du pôle financier ont enquêté sur des accusations de financement de sa campagne présidentielle de 2007 par le régime de Kadhafi, potentiellement à hauteur de 50 millions d’euros.

L’affaire Bygmalion
L'ancien chef de l'Etat français est inculpé depuis le 27 juin dans le dossier Bygmalion, du nom d'une société ayant facturé des dépenses à l'UMP, concernant des malversations présumées lors de sa campagne malheureuse en 2012.

L’affaire Karachi
Le 12 juin, les juges ont décidé de renvoyer en correctionnelle six personnes dans l’affaire Karachi, des contrats d’armement avec le Pakistan et l’Arabie saoudite qui sont soupçonnés d’avoir participé au financement de la campagne présidentielle d’Edouard Balladur en 1995. Nicolas Sarkozy, ministre du Budget en 1994, n’est à ce stade pas mis en cause dans l’affaire mais il pourrait être entendu comme témoin.

L'arbitrage Tapie
Trois juges du pôle financier enquêtent sur cet arbitrage qui a accordé 403 millions d’euros à Bernard Tapie en juillet 2008 pour régler son vieux litige avec le Crédit Lyonnais sur la vente d’Adidas. Les magistrats soupçonnent une entente illicite pour favoriser l’homme d’affaires. L’enquête démontre que Bernard Tapie s’est rendu plusieurs fois à l’Elysée et les juges pensent que Claude Guéant, qui était à l’époque secrétaire général de l’Elysée, a servi d’intermédiaire pour organiser l’arbitrage. L’ex-chef de l’Etat, lui, nie avoir joué un rôle dans l’affaire.

Sondages de l'Elysée
Un juge enquête depuis le début de l’année sur la régularité des contrats conclus, sans appel d’offres, entre l’Elysée et neuf instituts de sondage sous Nicolas Sarkozy entre 2007 et 2012.