Le retour des djihadistes européens partis se battre en Syrie est une menace réelle pour la sécurité en Europe, estime Alain Chouet, ancien chef du service de renseignement de sécurité à la DGSE (renseignement extérieur français).
Certains extrémistes "reviennent avec l'aura du djihadisme, une formation aux armes et beaucoup d'amertume et d'esprit de vengeance", affirme cet expert dans un entretien accordé à la RTS.
Frontière turco-syrienne trop perméable
La réponse à cette menace consiste selon lui à "identifier les personnes susceptibles du passage à l'acte" et les suivre grâce à "un encadrement non seulement policier, mais aussi social, économique, culturel et éducatif."
Face à ce phénomène, la Turquie n'en fait pas assez, juge Alain Chouet. Selon lui, il faut "se mettre d'accord avec nos alliés turcs pour qu'ils surveillent mieux leur frontière avec la Syrie et qu'ils n'alimentent pas les groupes djihadistes en Syrie et dans le nord de l'Irak."
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dk
La Turquie à l'écart de la lutte contre l'Etat islamique
La Turquie, membre de l'OTAN et l'un des principaux alliés de Washington dans la région, a refusé jusqu'à présent de participer aux combats contre les djihadistes, ou même d'autoriser l'usage de ses bases aériennes pour des frappes contre l'EI.
Recep Tayyip Erdogan a indiqué dimanche que la Turquie pourrait changer d'avis au moins partiellement maintenant que ses 49 otages retenus par l'EI ont été libérés.
Vive tension à la frontière
Face à l'intensité des violences et les craintes des exactions des djihadistes, quelque 70'000 Kurdes syriens ont fui vers la Turquie depuis vendredi.
Dimanche, des affrontements ont éclaté près de la frontière entre les forces de sécurité turques et des centaines de jeunes Kurdes qui manifestaient en soutien aux réfugiés.
Les gendarmes et la police ont fait usage de grenades lacrymogènes et de canons à eau pour disperser les manifestants.
Ils ont ensuite fermé la plupart des points de passages du secteur, dont un était utilisé par les combattants kurdes se rendant en Syrie.