Un bilan provisoire de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une ONG basée à Londres, fait état d'au moins 120 morts et 300 blessés parmi les djihadistes, suite aux frappes menées mardi par la coalition conduite par les Etats-Unis sur le nord et l'est de la Syrie
Il s'agirait d'une septantaine de membres de l'Etat islamique, mais aussi d'une cinquantaine d'autres appartenant à Al-Qaïda.
Outre l'EI, les Etats-Unis ont en effet frappé aussi des membres du groupe Khorassan liés à Al-Qaïda qui, selon le Pentagone, menaçaient leurs intérêts et préparaient des "attaques majeures".
Obama salue "la force de la coalition"
A la suite de ces frappes, qualifiées de "réussite" par le Pentagone, Barack Obama a salué la "force de la coalition", preuve selon lui que les Etats-Unis ne sont pas seuls dans ce combat. Le président américain a aussi réaffirmé que son pays ferait "tout ce qui est nécessaire" pour éradiquer l'Etat islamique.
Barack Obama a en outre souligné le soutien de ses "amis et partenaires" dans cette opération: Arabie saoudite, Emirats arabes unis, Jordanie, Bahreïn et Qatar. Et de préciser qu'il rencontrera prochainement des responsables de ces cinq pays
Sites d'entraînement et centres de commandement
Selon le Pentagone, les frappes ont été menées au moyen d'avions de chasse, de drones, de bombardiers et de 47 missiles Tomahawk tirés depuis des navires américains opérant dans les eaux internationales de la Mer Rouge et du Golfe.
Les bombardements ont visé des sites d'entraînement, des centres de commandement, des bases, des dépôts et des véhicules dans les régions de Raqa, le bastion de l'EI, de Deir Ezzor (nord-est), d'Hassaka (nord-est) et de Boukamal (nord).
agences/pym
Environ 3000 djihadistes européeens
Le nombre de djihadistes européens partis combattre en Syrie et en Irak est en hausse, à "environ 3000", a affirmé mardi le coordinateur européen pour la lutte contre le terrorisme, qui donnait en juillet le chiffre de quelque 2000.
Régime et opposition syriens favorables aux frappes
Tant le régime de Bachar al-Assad que l'opposition syrienne saluent les frappes américaines.
Damas a assuré mardi soutenir "tout effort international" pour combattre les djihadistes de l'EI et du Front al-Nosra, tout en insistant sur "le respect de la souveraineté nationale et conformément aux lois internationales".
La coalition de l'opposition syrienne est également favorable aux frappes tout en insistant sur la nécessité de faire pression sur le président Bachar al-Assad.
L'Iran a pour sa part dénoncé une violation de la souveraineté syrienne.
L'expert Alexandre Vautravers exprime ses doutes
Pour l’expert militaire genevois Alexandre Vautravers, professeur en relations internationales à la Webster University à Genève, la situation en Syrie est paradoxale.
"Les Etats-Unis sont en train d’aider à la fois le régime syrien, qui a été critiqué et acculé par le gouvernement américain, et le régime iranien, qui se trouve derrière le gouvernement irakien actuel", résume-t-il.
Ces frappes s’inscrivent dans une stratégie plus globale, jugée peu claire par l’expert, où les Etats-Unis créent les capacités de pays ou de mouvances alliés.
"Le plus difficile sera la sortie de crise", estime-t-il, donnant l’exemple d’une possible indépendance du Kurdistan irakien, qui forcerait à redessiner entièrement les frontières de la région.