Le Front Al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda, a annoncé mercredi avoir évacué ses positions dans la province d'Idleb, au nord-ouest du pays, au lendemain de frappes américaines contre des bases djihadistes.
Un groupe salafiste allié d'Al-Nosra, Ahrar al-Cham, a également évacué ses positions dans cette même région, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme.
Cinq nouvelles frappes mercredi
Les Etats-Unis ont par ailleurs annoncé mercredi avoir mené cinq nouvelles frappes en Irak et en Syrie mercredi, au cours desquelles ils ont détruit plusieurs véhicules de l'Etat islamique autoproclamé, des positions de combat et une cache d'armes.
Deux raids aériens ont été menés à l'ouest de Bagdad, deux au sud-est d'Erbil et un cinquième au nord-ouest de la Syrie. Aucun bilan de ces frappes n'a été communiqué.
Les bombardements américains en Syrie ont visé l'organisation EI, ainsi qu'une autre cellule moins connue d'islamistes radicaux, le groupe Khorassan, lié à la branche syrienne d'Al-Qaïda (lire encadré ci-dessous).
Dans la nuit de mardi à mercredi, des positions de l'EI dans les environs de la ville d'Aïn al-Arab, à la frontière turque, avaient déjà été visées, tuant au moins 120 djihadistes. Cette ville est complètement encerclée par le groupe extrémiste.
agences/sbad
Combattre l'enrôlement de djihadistes étrangers
Après la réponse militaire, la lutte contre l'enrôlement: les dirigeants mondiaux rassemblés à New York pour l'Assemblée générale de l'ONU, Barack Obama en tête, doivent s'engager dès ce mercredi à combattre le phénomène des djihadistes étrangers.
Fait rare, Barack Obama présidera une réunion spéciale du Conseil de sécurité de l'ONU pour faire adopter une résolution contraignante visant à endiguer le flux des "combattants terroristes étrangers".
Quelque 12'000 combattants étrangers venus de 74 pays différents auraient rejoint les organisations extrémistes en Irak et en Syrie.
Frappes françaises poursuivies en Irak
La France s'est engagée mercredi, lors d'un débat parlementaire, à poursuivre ses frappes aériennes en Irak jusqu'à ce que l'armée irakienne reprenne le dessus face à l'Etat islamique auto-proclamé.
Le Premier ministre Manuel Valls a précisé qu'à la différence des Etats-Unis, qui mènent des raids aussi en Syrie, la France avait choisi de se "concentrer" sur l'Irak.
La France a reconnu n'avoir mené des raids aériens qu'une seule fois en Irak depuis un feu vert donné il y a une semaine par le président socialiste à l'entrée en guerre de l'armée française.
Le groupuscule Khorassan visé
Les attaques lancées par les Etats-Unis visait notamment des membres de Khorassan, un groupuscule islamiste qui s'apprêtait, selon Washington, à lancer des attaques "majeures" contre des cibles occidentales et sur le sol américain.
Ce groupe est composé de combattants d'Al-Qaïda auparavant postés en Afghanistan, au Pakistan ou en Iran, et venus en Syrie pour rallier le front Al-Nosra, a précisé un expert du terrorisme.
Avec au maximum un millier de membres, contre 31'000 pour l'Etat islamique, le groupe doit être considéré "comme une filiale d'Al-Qaïda avec un esprit beaucoup plus international".
D'après le général Mayville, ce groupuscule djihadiste construit des réseaux en Syrie "de façon à lancer des attaques contre les Etats-Unis et l'Occident". Khorassan recruterait ainsi des combattants étrangers dont l'objectif est de retourner en Europe ou aux Etats-Unis pour y commettre un attentat.