La création d'une zone tampon a été perturbée lundi par la poursuite des combats dans l'est de l'Ukraine, qui ont fait treize morts, dont neuf soldats, le bilan le plus meurtrier depuis l'instauration d'une trêve début septembre.
Plus d'une semaine après la conclusion d'un accord à Minsk ouvrant la voix à une trêve durable, la paix n'est toujours pas assurée dans les régions séparatistes de Donetsk et de Lougansk, théâtre en cinq mois de combats qui ont fait plus de 3200 morts et provoqué l'exode de plus de 600'000 civils.
Tirs d'artillerie à Donetsk
"Neuf soldats ont été tués et 27 blessés ces dernières 24 heures", a déclaré le porte-parole militaire, Andriï Lyssenko, à la mi-journée. Un véhicule ukrainien aurait notamment été touché dimanche lorsque les rebelles ont tenté une nouvelle fois de prendre d'assaut l'aéroport de Donetsk.
Quatre civils ont en outre été tués, et huit autres blessés par des tirs d'artillerie, dans la région de Donetsk.
agences/jgal
Le dialogue toujours en suspens
Le dialogue entre Kiev et les séparatistes sur l'avenir politique de ces provinces frontalières de la Russie n'est toujours pas engagé. La perspective d'un "gel" du conflit, une fin à terme des combats et une zone échappant au contrôle de Kiev, se précise chaque jour davantage.
Signe de la défiance continue de la Russie, Moscou a annoncé l'ouverture d'une enquête pénale pour "génocide" des populations russophones dans l'est de l'Ukraine, où l'usage d'armes lourdes a provoqué selon elle la mort d'au moins 2500 personnes.
Cette mesure paraît avant tout symbolique : le Comité d'enquête chargé du dossier n'a pas de juridiction en dehors du pays.
Le mouvement Euromaïdan récompensé
Un prix annuel fondé par Lech Walesa a été remis lundi à Gdansk aux leaders du mouvement symbole de la contestation en Ukraine Euromaïdan. De longues manifestations avaient provoqué au printemps la chute du président Ianoukovitch.
La cérémonie a réuni entre autour de l'ex-leader polonais le boxeur Vitali Klitschko, devenu maire de Kiev, et le médecin Olga Bogomolets, tous deux animateurs d'Euromaïdan, du nom de la célèbre place de Kiev où de longues manifestations avaient provoqué au printemps la chute du président pro-russe Victor Ianoukovitch.
Paris et Berlin offrent des drones à l'OSCE
Alors que la situation reste précaire sur le terrain, la France et l'Allemagne ont proposé à l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) des drones pour la surveillance, a déclaré lundi le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.
A la mi-septembre, le conseiller fédéral Didier Burkhalter, président en exercice de l'OSCE, avait annoncé que l'organisation allait utiliser ces engins.