La Turquie pourra faire face à "toutes les menaces et tous les risques possibles" en provenance de Syrie et d'Irak si le parlement turc donne son feu vert jeudi à une intervention militaire dans ces deux pays, a déclaré mardi le porte-parole du gouvernement, Bülent Arinç.
Le gouvernement islamo-conservateur demande notamment au parlement l'élargissement des mandats actuellement en vigueur permettant à la Turquie de frapper les activistes kurdes dans le nord de l'Irak et de se défendre contre toute menace émanant des forces du président syrien Bachar al-Assad.
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1250 kilomètres de frontière
Après l'avoir explicitement refusé, la Turquie semble désormais prête à participer à son tour à l'intervention militaire engagée par la coalition formée par les États-Unis contre les combattants sunnites radicaux de l'Etat islamique (EI), accusés de multiples exactions en Irak et en Syrie, pays avec lesquels elle partage une frontière de 1250 kilomètres.
Ankara a notamment changé de discours après la libération, le 20 septembre, de 46 de ses ressortissants enlevés en juin à son consulat de Mossoul, en Irak, par l'EI.
afp/reuters/jgal
Erdogan pour une "zone tampon"
Le président Recep Tayyip Erdogan, qui doit ouvrir mercredi la nouvelle session parlementaire, a répété ces derniers jours qu'il était prêt à faire "ce qui est nécessaire" pour combattre l'EI au sein de la coalition. Il s'est également prononcé pour la création d'une "zone tampon" aux contours encore flous dans le nord de la Syrie pour accueillir les réfugiés et protéger sa frontière.
L'un des chefs du principal parti kurde de Turquie s'est rendu mardi dans la ville syrienne d'Aïn al-Arab assiégée par l'EI et a pressé la Turquie d'intervenir rapidement pour venir en aide à sa population kurde.
L'armée turque a renforcé lundi son dispositif de sécurité dans le secteur. Une cinquantaine de chars, véhicules blindés et autres pièces d'artillerie y étaient déployés mardi face à la Syrie.
Un important tombeau ottoman menacé
En plus de progresser dans le nord de la Syrie, dans le secteur d'Aïn al-Arab, près de la frontière turque, les combattants de l'Etat islamique se rapprochaient également mardi de la tombe de Souleiman Shah, une enclave turque située à une trentaine de kilomètres au sud de la ville kurde syrienne où repose, sous la garde de soldats turcs, le corps du grand-père fondateur de l'Empire ottoman, Osman Ier.
Les informations de presse affirmant que les 36 soldats turcs chargés de la protection avaient été faits prisonniers ont pour l'heure été démenties par Ankara.