La communauté internationale devrait agir immédiatement pour défendre la ville syrienne de Kobané, proche de la frontière turque, attaquée par le groupe Etat islamique (EI), a déclaré mardi l'envoyé spécial des Nations unies en Syrie, Staffan de Mistura.
Cette déclaration intervient alors que les extrémistes sont sur le point de prendre le contrôle de cette ville stratégique où les défenseurs kurdes sont débordés après une résistance désespérée de plusieurs semaines.
Erdogan demande une opération terrestre
Kobané est "sur le point de tomber" entre les mains des djihadistes, a déclaré mardi le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a jugé nécessaire une opération militaire pour arrêter l'EI.
"La terreur ne sera pas stoppée (...) tant que nous ne coopérerons pas en vue d'une opération terrestre", a-t-il en s'adressant à des réfugiés syriens dans un camp dans le sud de la Turquie.
Critiques de l'Iran
"La passivité de la communauté internationale" face à l'offensive contre Kobané a été critiquée mardi par le ministère iranien des Affaires étrangères. Celui-ci soulignait "la nécessité de soutenir le gouvernement syrien pour combattre les terroristes", selon l'agence officielle Irna.
La chute de Kobané aux mains de l'EI représenterait une victoire majeure pour les extrémistes qui prendraient ainsi le contrôle d'une longue bande frontalière.
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afp/pym/jvia
Plus de 400 morts
Au moins 412 personnes, en grande majorité des combattants kurdes et des djihadistes, ont péri depuis le début, le 16 septembre, de l'offensive de l'EI, sur Kobané, selon un bilan fourni mardi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui s'appuie sur un réseau d'informateurs en Syrie.
Frappes internationales
Les Etats-Unis, aidés par l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, ont eux mené lundi et mardi cinq frappes près de Kobané. Ils ont aussi lancé des raids en Irak, aidés pour la première fois par des F-16 néerlandais.
Les frappes de la coalition internationale, menée par les Etats-Unis, ont été dénoncées par l'Iran. Leur objectif réel reste, selon Téhéran, de renverser le régime syrien. Pour lutter contre l'EI, Téhéran prône le renforcement des gouvernements irakien et syrien.