Le conducteur du chasse-neige, accusé par les enquêteurs russes d'ébriété au moment de l'accident ayant conduit à la mort du patron de Total, a déclaré avoir "perdu ses repères". Il a indiqué de plus ne pas avoir entendu l'avion arriver sur son véhicule.
Placé en garde à vue pour 48 heures, cet homme de 60 ans qui, est apparu pour la première fois dans des images "amateur" réalisées au moment de son interrogatoire par des enquêteurs.
"J'ai perdu mes repères et je ne me suis pas rendu compte que j'entrais sur la piste de décollage, donc on peut considérer que j'y suis entré", a-t-il déclaré.
"Aucune lumière"
"L'avion était en train de décoller, je ne l'ai pratiquement pas vu ou entendu parce que ma machine fonctionnait et qu'il n'y avait pas de lumière", a-t-il ajouté. "Et il y a eu le choc", a-t-il conclu.
Pour sa part, l'avocat du conducteur a affirmé que son client souffrait d'insuffisance cardiaque chronique. Il a ajouté qu'il avait pu consommer "quelques gouttes" de l'alcool.
afp/moha
Bref rappel des faits
Le patron de Total, Christophe de Margerie, deux pilotes et une membre d'équipage, ont péri dans la nuit de lundi à mardi dans l'accident du Falcon qui a percuté le chasse-neige au moment du décollage.
Le rôle du conducteur du chasse-neige, la responsabilité des aiguilleurs du ciel, ainsi qu'une possible erreur des pilotes et la météo, sont au centre des investigations des enquêteurs russes et de ceux du Bureau (français) d'enquêtes et d'analyses (BEA).
Les experts français sont arrivés mardi soir à Moscou pour "trois, quatre, cinq jours, le temps qu'il faudra", selon l'un d'eux, interrogé par la télévision russe.
Total prépare la succession de son PDG
Total préparait mercredi la succession de son emblématique patron, Christophe de Margerie.
Le processus de choix d'un nouveau patron a été lancé dès le lendemain de l'accident pour combler le vide laissé par ce PDG, dont le mandat arrivait à expiration en 2015. Christophe de Margerie n'avait pas publiquement désigné de successeur.
Le futur patron du géant pétrolier aux 100'000 employés devrait être choisi en interne, une tradition chez Total.