La campagne officielle des législatives ukrainienne s'est achevée vendredi soir sans grand meeting ni manifestation de masse, assombrie par les hostilités qui ont fait selon l'ONU plus de 3700 morts depuis avril et contraint plus de 800'000 personnes à fuir leur foyer.
Elu en mai dès le premier tour, le président Petro Porochenko part grand favori des élections de dimanche, crédité par les sondages d'environ 30% des voix. Il devra probablement s'allier avec une ou plusieurs des formations pro-occidentales.
Les anciens alliés de Viktor Ianoukovitch, en fuite en Russie, sont devancés et devraient n'être que très faiblement représentés. Les communistes pourraient disparaître de l'assemblée, pour la première fois depuis 1991.
Conflit et récession
Le nouveau Parlement devra adopter des réformes destinées à sortir l'Ukraine d'une profonde récession, aggravée par le conflit dans l'Est industriel, à lutter contre une corruption endémique et à la rapprocher de l'Union européenne, avec qui elle a récemment signé l'accord de libre échange rejeté l'an dernier par Viktor Ianoukovitch.
Il devra accentuer les douloureuses mesures de rigueur exigées par les bailleurs de fonds occidentaux de Kiev, notamment le FMI, pour sauver le pays de la faillite après le retrait du soutien financier russe.
afp/mre
Attaque informatique
La commission électorale ukrainienne a été visée samedi, à la veille des législatives, par une attaque informatique. Le site www.cvk.gov.ua a été temporairement rendu inaccessible et les services de sécurité ont expliqué avoir constaté des attaques "par déni de service" (DDoS).
L'agence publique russe Ria-Novosti, citant un communiqué publié sur le site personnel du procureur général ukrainien, a affirmé que le comptage électronique des votes pour le scrutin de dimanche ne serait pas possible. Un porte-parole de la commission a dénoncé un faux et assuré que le système de comptage des voix fonctionnait normalement.
Combats à Donetsk
Même si les derniers jours sont passés sans mort annoncé dans la population civile ni dans les forces ukrainiennes, des tirs d'artillerie résonnent régulièrement dans Donetsk, principale ville aux mains des rebelles.
Les combats sont concentrés dans la zone de l'aéroport, l'un des principaux points chauds de la ligne de front, et aussi bien les insurgés que les autorités de Kiev ont fait part de leurs craintes d'une recrudescence des hostilités avec les élections.
Moins d'électeurs, moins de députés
En Crimée, rattachée à la Russie en mars, et dans les zones contrôlées par les séparatistes dans le bassin minier du Donbass, ce sont environ cinq millions d'électeurs, sur 36 millions dans le pays, qui ne pourront pas voter dimanche.
Sur les 450 sièges de députés que compte la Verkhovna Rada, le parlement ukrainien, 17 resteront vides.
Les séparatistes s'apprêtent quant à eux à organiser leurs propres élections le 2 novembre dans les régions de Donetsk et Lougansk.