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Le nouvel homme fort du Burkina Faso déjà contesté par l'opposition

Le lieutenant-colonel Isaac Zida Burkina Faso [AFP]
Le lieutenant-colonel Isaac Zida a obtenu les faveurs de l'armée. - [AFP]
L'opposition et la société civile au Burkina Faso ont appelé à un grand rassemblement dimanche à Ouagadougou contre le lieutenant-colonel Zida nommé président de la transition.

Le nouvel homme fort de la transition au Burkina Faso, le lieutenant-colonel Isaac Zida, adoubé samedi matin par l'armée, était déjà contesté dans la soirée par l'opposition et la société civile.

Fer de lance d'une contestation inédite qui a chassé du pouvoir Blaise Compaoré après 27 ans de règne, les "forces vives" du petit pays sahélien ont refusé une "confiscation" du pouvoir par l'armée et appelé à un nouveau rassemblement dimanche.

"La victoire issue de l'insurrection populaire appartient au peuple, et par conséquent la gestion de la transition lui appartient légitimement et ne saurait être en aucun cas confisquée par l'armée", ont-elles écrit dans un communiqué.

De son côté, l'Union africaine a exhorté "les acteurs politiques et la société civile du Burkina Faso à travailler ensemble".

Pouvoir disputé

Plus tôt dans la journée, l'état-major avait tranché en faveur du lieutenant-colonel Isaac Zida, 49 ans, qui se disputait le pouvoir avec le général Nabéré Honoré Traoré.

agences/mre/lan

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Le calme règne à Ouagadougou

Malgré un climat politique toujours tendu, le calme était revenu samedi dans les grandes villes du pays, théâtres de débordements et pillages.

A l'appel du Balai citoyen, une organisation de jeunesse en pointe dans la mobilisation, des groupes de jeunes ont nettoyé les rues de Ouagadougou, jonchées de débris, carcasses et pneus brûlés.

A Bobo Dioulasso, la deuxième ville du pays, les petits commerces, les cafés et les restaurants de rues ont rouvert leurs portes.

Compaoré exilé en Côte d'Ivoire

Le Burkina Faso n'a connu qu'un seul président ces 27 dernières années. Blaise Compaoré, arrivé en 1987 à la tête du pays, avait ensuite effectué deux septennats et s'apprêtait à achever son deuxième quinquennat.

A la suite de divergences avec le "père" de la révolution burkinabée Thomas Sankara, il s'empare du pouvoir lors d'un coup d'Etat au cours duquel Sankara et 12 de ses collaborateurs sont tués. Il a accédé à la présidence cinq ans plus tard.

Chassé du pouvoir, l'ex-président Compaoré s'est réfugié en Côte d'Ivoire, exil confirmé samedi par la présidence de la République ivoirienne, précisant que Blaise Compaoré se trouvait dans la capitale Yamoussoukro.