L'armée s'est imposée par la force dimanche au Burkina Faso, face à des manifestants qui contestaient sa prise de pouvoir trois jours après le renversement du président Blaise Compaoré, exilé en Côte d'Ivoire.
Des soldats ont pris le contrôle de la radio-télévision burkinabée (RTB) en début d'après-midi, tandis que d'autres occupaient la place de la Nation devenue un centre d'agitation au coeur de la capitale Ouagadougou.
Des troupes du régiment de sécurité présidentiel du nouvel homme fort du Burkina, le lieutenant-colonel Isaac Zida, ont tiré en l'air dans la cour d'entrée du siège de la RTB peu après 14 heures pour disperser la foule avant de se rendre maître des lieux.
Appel à manifester peu suivi
Le personnel de la RTB et les journalistes étrangers ont été évacués.
Les manifestants étaient venus de la place de la Nation, où l'opposition et la société civile avaient peiné à mobiliser la population contre les militaires dans la matinée.
afp/lan
Défi à la communauté internationale
Ce coup de force sonne comme un défi à la communauté internationale, Etats-Unis en tête, qui avaient appelé, quelques heures plus tôt, à un transfert du pouvoir à des civils.
Washington, un des alliés privilégiés du Burkina Faso dans la lutte contre les djihadistes au Sahel, a appelé "l'armée à transférer immédiatement le pouvoir aux autorités civiles" et condamné "la tentative de l'armée burkinabée d'imposer sa volonté", selon le département d'Etat.