Les deux derniers prisonniers américains en Corée du Nord ont été libérés à la faveur d'une "mission secrète sans précédent à Pyongyang du patron du renseignement américain", ont annoncé samedi les Etats-Unis.
Le président américain Barack Obama a salué "un jour merveilleux" après l'annonce de la libération de Kenneth Bae et de Matthew Todd Miller, qui avaient été condamnés à de lourdes peines de travaux forcés.
Aucun échange diplomatique
"Nous sommes naturellement reconnaissants qu'ils puissent rentrer sains et saufs", a-t-il dit sans remercier précisément la Corée du Nord, bête noire des Etats-Unis. Les deux pays n'entretiennent pas de relations diplomatiques, malgré des échanges notamment via la Suède.
Le directeur du renseignement s'est rendu en Corée du Nord et a engagé, "au nom des Etats-Unis, des discussions avec la République populaire de Corée du Nord pour cette libération", a précisé le département d'Etat, sans dire quand la mission secrète avait commencé.
afp/asch
Un "geste significatif" de Pyongyang
L'ancien ambassadeur américain en Corée du Sud Christopher Hill voit dans ces remises en liberté un "geste significatif" de Pyongyang "semble-t-il sans conditions".
"Cela pourrait signifier que l'exécutif nord-coréen est enclin à explorer la possibilité de reprendre le dialogue avec les Etats-Unis", a abondé Paul Carroll, un expert de ce pays.
Un haut responsable américain a, lui, estimé que la Corée du Nord devait "choisir entre prendre des décisions positives qui peuvent mener à une nouvelle relation avec les Etats-Unis et le reste du monde ou prendre des décisions qui vont dans la direction opposée".
Les prisonniers en bref
Kenneth Bae, un Américano-Coréen âgé de 42 ans et en mauvaise santé, avait été emprisonné en novembre 2012 et condamné à 15 ans de travaux forcés en avril 2013. Il était accusé d'être un militant chrétien évangéliste cherchant à renverser le gouvernement nord-coréen.
Matthew Todd Miller, âgé de 24 ans, avait de son côté été condamné à six ans de travaux forcés par la Cour suprême de Corée du Nord à la suite de son arrestation en avril, après qu'il eut déchiré son visa et demandé l'asile auprès du régime communiste.
"Les Etats-Unis demandaient depuis longtemps aux autorités nord-coréennes de libérer ces personnes pour des raisons humanitaires", a précisé la porte-parole de la diplomatie américaine, Jennifer Psaki.