Les médias officiels chinois viennent d’annoncer que plus d’une centaine de personnes ont déjà été arrêtées dans 46 pays, dans le cadre d'une vaste chasse à l'homme destinée à récupérer l'argent de la corruption. La Suisse, qui est l'une des destinations pour ces officiels fugitifs, intéresse de près les autorités de Pékin.
L’opération Lie Hu - la chasse au renard, en français - vise à débusquer les anciens fonctionnaires de haut rang corrompus, cachés à l’étranger. Quelque 10'800 personnes pourraient être impliquées, pour un montant qui avoisinerait les 130 milliards de francs.
Présence d'anciens officiels corrompus en Suisse?
Et dans les milieux académiques chinois, un nom revient régulièrement: celui de la Suisse. Mais le gouvernement a donné pour l'instant peu d'informations sur le nombre d'anciens officiels chinois présents sur territoire helvétique.
Côté Suisse, l’Office fédéral de la justice indique ne pas avoir reçu de demande d’entraide judiciaire de la part de la Chine. Berne n'a du reste pas de traité d'extradition avec Pékin.
Par contre, les "China Leaks", documents recueillis par le Consortium International des journalistes d’investigation, ont révélé des rapports entre les grandes banques suisses et certains hauts dirigeants chinois. Il est donc probable que les autorités chinoises viendront aussi frapper aux portes de la Suisse pour récupérer d'anciens fonctionnaires et surtout l'argent détourné.
Raphaël Grand/oang
Des extraditions même en l'absence d'accords
La presse officielle chinoise évoque 104 arrestations dans 46 pays, alors même que la Chine ne compte au total que 38 accords d’extradition.
Ainsi l'homme d’affaires Lai Chang Xing, qui a trempé dans des affaires de corruption à hauteur de plusieurs milliards de francs, a été extradé du Canada malgré l'absence d'accord entre les deux pays.
L’Australie a aussi annoncé récemment qu’elle allait collaborer.
D'autres pays comme les Etats-Unis ne collaborent pas pour l'heure, mais le sujet doit être abordé lundi entre les présidents Xi Jinping et Barack Obama lors de leur rencontre à Pékin.