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Les Palestiniens commémorent les 10 ans de la mort d'Arafat

Foule a Ramallah pour les dix ans de la mort d Arafat
Foule à Ramallah pour les dix ans de la mort d'Arafat / L'actu en vidéo / 59 sec. / le 11 novembre 2014
Dans un climat de division, les Palestiniens ont commémoré mardi le 10e anniversaire de la mort du leader Yasser Arafat. La foule se pressait à Ramallah, alors que Gaza était déserte.

Les Palestiniens ont commémoré mardi le 10e anniversaire de la mort de Yasser Arafat, figure emblématique de la lutte pour l'indépendance, dans un climat de divisions qui a empêché la tenue des célébrations dans la bande de Gaza.

Le contraste était saisissant entre Gaza et Ramallah, la capitale de l'Autorité palestinienne en Cisjordanie, l'une déserte et l'autre remplie d'une foule importante.

Lire aussi: Le Fatah annule les commémorations de la mort de Yasser Arafat à Gaza

Foule à Ramallah, Gaza déserte

A Ramallah, des milliers de personnes ont brandi le drapeau jaune du Fatah dans la Mouqataa où Arafat a été enterré après son décès dans un hôpital parisien le 11 novembre 2004.

La foule se pressait derrière un parterre de responsables du parti, tandis que fanfares, chorales, drapeaux palestiniens et délégations venues de Cisjordanie occupée s'agitaient.

A Gaza, au contraire, aucune banderole ni portrait du leader défunt n'a été accroché sur les murs. L'estrade qui devait accueillir la cérémonie de commémoration porte encore les stigmates de l'explosion qui l'a visée vendredi.

Ces commémorations ont lieu dans un contexte tendu entre le Hamas et le Fatah, qui s'accusent de détruire la réconciliation palestinienne sur fonds de violences israélo-palestiniennes.

>> Lire : Un Palestinien tué dans des heurts avec l'armée israélienne

La galerie photos des hommages au leader disparu:

agences/kkub

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Calendrier pour la fin de l'occupation

Courant novembre, les Palestiniens, qui ont obtenu en 2012 le statut d'Etat observateur à l'ONU, doivent soumettre au Conseil de sécurité un calendrier pour la fin de l'occupation israélienne.

Ce texte devrait en l'état être rejeté par un veto américain.

Aussi les Palestiniens ont-ils déjà prévu d'autres étapes: l'adhésion à la Cour pénale internationale qui leur permettrait de poursuivre les dirigeants israéliens pour "crimes de guerre", et la rupture des accords de coopération sécuritaire avec Israël.

Le doute subsiste sur les causes de sa mort

Le 11 novembre 2004, Yasser Arafat s'éteignait à l'âge de 75 ans dans un hôpital militaire de la région parisienne, après une longue agonie très médiatisée.

Malgré une exhumation et trois enquêtes d'experts, les doutes sur un éventuel empoisonnement du leader historique palestinien n'ont jamais été levés.

Substance radioactive

Sa veuve avait déposé en juillet 2012 une plainte contre X pour assassinat, après la découverte de polonium, une substance radioactive, sur des effets personnels de son mari. Ce produit lui aurait été, selon elle, administré par un membre de son entourage.

Des juges d'instruction français avaient alors ordonné l'exhumation de la dépouille du principal fondateur du Fatah, ce qui a été fait en novembre 2012. Une soixantaine d'échantillons prélevés sur la dépouille avaient été répartis pour analyse entre trois équipes d'enquêteurs suisses, français et russes. Chaque équipe a effectué son travail individuellement, sans contact avec les autres.

Les scientifiques divisés

Début novembre 2013, les experts suisses sont les premiers à rendre leurs conclusions. Ils penchent pour un empoisonnement au polonium, sans être totalement affirmatifs.

Un mois plus tard, les experts français écartent la thèse d'un empoisonnement du dirigeant palestinien. Ils penchent pour celle d'une mort naturelle.
Enfin, fin décembre 2013, les experts russes concluent eux aussi à un décès naturel et excluent tout empoisonnement au polonium.

Du côté palestinien, les doutes ne sont pas levés, et l'enquête se poursuit.