Si les nouveaux cas d'Ebola semblent être en déclin au Liberia, selon les derniers chiffres de l'OMS, la population du pays doit faire face à un nouveau drame, celui de trouver assez à manger chaque jour.
Une crise qui touche une proportion beaucoup plus large de la population que le virus.
Un repas de moins dans la journée
L'ONG américaine Mercy Corps a publié un rapport montrant que 90% des personnes interrogées vivant dans la capitale Monrovia et dans les départements de Lofa et Nimba, les plus touchés par l'épidémie de fièvre hémorragique, mangent moins à chaque repas, et que 85% d'entre eux ont un repas de moins dans leur journée.
Les raisons de la famine ont plusieurs causes: la fermeture des frontières, l'arrêt partiel des importations et l'état d'urgence, qui a été levé la semaine passée, ont considérablement entamé l'économie du Liberia.
La nourriture se fait ainsi plus rare et son prix a augmenté. Les récoltes annuelles de riz sont attendues en baisse (lire encadrés).
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Déclin de près de 50% des récoltes de riz attendu
L'épidémie d'Ebola a non seulement paralysé l'économie du pays, mais a aussi atteint son agriculture.
Dans le nord du pays, les paysans n'ont pas pu importer toutes les graines dont ils avaient besoin pour leur plantation et la production de riz a baissé de 25% dans certaines régions, relatent les experts de l'ONG Mercy Corps.
Au total, la récolte annuel de riz, qui doit normalement être ramassé entre décembre et mars, pourrait décliner de près de 50% pas endroits, les travailleurs ayant évité de se retrouver en grand groupe pour se protéger de la propagation de l'épidémie.
Sécurité alimentaire critique en avril-mai 2015
Selon Mercy Corps, 66% des Libériens interrogés ont déjà vu une réduction assez drastique de leur revenu et sont obligés d'emprunter pour continuer à acheter de la nourriture.
Et le problème pourrait encore empirer, prévient l'ONG: "Si aucune attention n'est portée à l'impact économique de la crise, la situation va continuer à se détériorer dans les mois à venir. Un niveau critique pour la sécurité alimentaire pourrait être atteint en avril-mai 2015".