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La Chambre basse japonaise a été dissoute par le Premier ministre

Le Premier ministre Shinzo Abe (2e depuis la gauche) s'incline alors que les députés lèvent les mains pour célébrer la dissolution de la Chambre basse du Parlement. [EPA/FRANCK ROBICHON]
Le Premier ministre Shinzo Abe (2e depuis la gauche) s'incline alors que les députés lèvent les mains pour célébrer la dissolution de la Chambre basse du Parlement. - [EPA/FRANCK ROBICHON]
Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a officiellement dissous la chambre basse du Parlement vendredi, deux ans avant son échéance normale. La récession et une loi sur la TVA sont en cause.

La chambre basse du Parlement japonais a été officiellement dissoute vendredi, sur décision du premier ministre Shinzo Abe. De nouvelles élections générales devraient avoir lieu le 14 décembre.

"Banzai, banzai, banzai" (longue vie à l'empereur), se sont exclamés les élus en levant les bras au ciel, avant de quitter les bancs de l'hémicycle plus ou moins contents, devant un Shinzo Abe impassible.

Système fiscal et récession en cause

Deux ans après son arrivée au pouvoir et deux ans avant l'échéance normale, le chef du gouvernement dit avoir jugé nécessaire de faire usage de ce droit de rompre à mi-parcours le mandat confié aux 480 députés en prenant "la décision lourde" de revenir sur une loi votée en 2012 sur l'évolution de la "TVA nippone".

Il a tranché pour l'ajournement à avril 2017 d'une 2e augmentation de cette taxe initialement prévue en octobre 2015, constatant que la première depuis 17 ans, intervenue en avril, avait plombé la reprise amorcée un peu plus d'un an auparavant.

agences/sbad

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Enjeux difficiles à saisir pour la population

D'après un sondage effectué mercredi et jeudi par le quotidien de centre gauche Asahi Shimbun, "65% des électeurs ne comprennent pas le motif" invoqué par le Premier ministre. Seulement 25% disent saisir la raison de ce geste alors qu'il dispose d'une très confortable majorité.

Son Parti Libéral-Démocrate (PLD, droite) contrôle quelque 294 sièges de la chambre basse, et son allié centriste 31, soit un total des deux tiers qui laisse peu de marge à une opposition éparpillée et impopulaire.

En revanche, soulignent des politologues, Shinzo Abe a fait ses calculs: c'est justement parce que les formations rivales défaites il y a deux ans restent en miettes qu'il ne faut pas attendre.

Reste qu'en troublant l'opinion, le Premier ministre s'expose quand même à une possible forte abstention ainsi qu'à de plausibles mouvements d'humeurs d'électeurs qui ne se prononceraient pas sur la question implicitement posée (pour ou contre un report unique de hausse de TVA), mais sur l'ensemble de la politique de Shinzo Abe.

La Bourse réagit favorablement

La Bourse de Tokyo a fini en petite hausse vendredi après une matinée dans le rouge sur fond de regain du yen suite à l'annonce officielle du Premier ministre. Le Nikkei a affiché un gain de 0,33% (+56,65 points) à 17.357,51 points.

Sur l'ensemble de la semaine, le Nikkei a toutefois cédé 0,76% en raison d'un plongeon de 2,96% lundi, après l'annonce par le gouvernement nippon d'un retour du Japon en récession.