Le pape François a comparé mardi devant le Parlement européen l'Europe vieillissante à "une grand-mère" affaiblie, l'exhortant à devenir une "référence pour l'humanité" et à accueillir et aider les migrants qui affluent sur ses côtes.
"A une Union plus étendue, plus influente, semble (...) s'adjoindre l'image d'une Europe un peu vieillie et comprimée, qui tend à se sentir moins protagoniste", a-t-il estimé devant les eurodéputés.
"Le moment est venu d'abandonner l'idée d'une Europe effrayée et repliée sur elle-même", qui soit "un précieux point de référence pour toute l'humanité", a encore affirmé le premier pape non-européen.
Offrir "aide et accueil" aux migrants
François a renouvelé son appel de juillet 2013 sur l'île italienne de Lampedusa: "On ne peut tolérer que la Méditerranéenne devienne un grand cimetière! Dans les barques qui arrivent quotidiennement sur les côtes européennes, il y a des hommes et des femmes qui ont besoin d'accueil et d'aide".
Selon lui, l'Europe doit mettre en oeuvre "des législations qui sachent en même temps protéger les droits des citoyens européens et garantir l'accueil des migrants".
afp/jgal
Accueil mitigé à Strasbourg
A l'invitation du président du Parlement européen, le socialiste allemand Martin Schulz, le pape ne vient pas en tant que "chef d'Etat" mais fort de la "grande autorité que lui reconnaît une bonne partie de la communauté internationale", selon son porte-parole Federico Lombardi.
Martin Schulz a estimé que cette visite pourrait "sortir l'Europe de sa torpeur" et assuré qu'elle n'était en rien "une attaque contre la laïcité".
Ce n'est pas l'avis de l'eurodéputé français Jean-Luc Mélenchon (gauche radicale) qui a estimé au nom de la laïcité que le pape n'avait "rien" à faire dans cet hémicycle.
Pour protester contre cette visite, une Femen ukrainienne s'est exhibée brièvement lundi, seins nus, sur l'autel du choeur de la cathédrale de Strasbourg.
Niveau de sécurité élevé
Un millier d'agents des forces de l'ordre ont été déployés dans la capitale alsacienne, et le pape fera tous ses déplacements dans une voiture officielle prêtée par ses hôtes. Les fidèles devront se contenter de suivre les discours sur un écran géant à la cathédrale de Strasbourg.
Son arrivée à l'aéroport de Strasbourg, également retransmise, a été saluée par les applaudissements de fidèles réunis dans l'édifice, qui célèbre le millénaire de sa fondation.
Le fait que Jorge Bergoglio ne mette même pas le pied dans cette cathédrale a suscité leur déception, mais le Vatican a promis une visite en France pour 2015.
Aucun bain de foule prévu
Après le Parlement européen, François doit s'exprimer devant le Conseil de l'Europe, qui représente 47 Etats. Il s'entretiendra aussi avec le président du Conseil européen Herman Van Rompuy, le président en exercice de l'UE, l'Italien Matteo Renzi, et le président de la Commission, Jean-Claude Juncker. Aucune autre sortie publique ou bain de foule n'est prévu.
Sa sainteté François se plie aussi au protocole. Comme tout chef d'Etat. Hymne à la joie, etc... @RTSinfo pic.twitter.com/ByfJ3WIq6g
— Romain Clivaz (@RomainClivaz) 25 Novembre 2014