"C'est une question raciale, quand un policier et un homme noir se rencontrent" explique ainsi un résident de couleur de Ferguson, car "à chaque fois qu'un policier s'approche, je sens qu'il me considère comme une menace."
Le ton est donné. Barack Obama, dans son discours suite aux événements, n'a pas hésité à affirmer que la colère qui s'exprime a "des racines profondes dans beaucoup de communautés de couleur".
"Lynchage public"
Le fait que le policier qui a abattu Michael Brown ait été blanchi renforce se sentiment d'injustice dans la communauté noire. "Le message ressemble à un lynchage public, comme si c'était ok de tuer un jeune noir", explique une habitante de Ferguson, qui dit dès lors comprendre "la colère et la peur" qui alimentent les violences.
Un jeune, qui a participé aux échauffourées de la nuit précédente, refuse toute responsabilité dans ces violences. Il met en cause les forces de l'ordre, qui voudraient, selon lui, "faire peur" aux manifestants. "Ce n'est pas que nous soyons violents, que nous voulions l'être", affirme-t-il, "mais nous devons nous protéger".
Travail "bien fait" selon le policier
Des manifestations, en grande partie pacifiques, ont eu lieu dans des dizaines d'autres villes des Etats-Unis, de New York à Los Angeles. Elles faisaient suite à la non-inculptation de Darren Wilson, le policier qui avait abattu un passant, Mike Brown, alors désarmé. Le policier a dit dans une interview qu'il avait la conscience tranquille, car il avait "bien fait son travail".
Pendant ce temps, à Ferguson, un mémorial s'improvise là où Michael Brown a été abattu, symbole d'un problème qui n'en a pas fini de déchirer l'Amérique.
Pierre Gobet/tyf