Le gouvernement britannique a présenté mercredi son projet de loi visant à intensifier son arsenal contre la menace terroriste. Censée s'adapter à une situation qui a évolué avec l'émergence du groupe Etat islamique, la loi est la septième du genre depuis les attentats du 11 septembre 2001.
"La menace n'a jamais été aussi élevée", a argumenté la ministre de l'Intérieur Theresa May, qui compte sur le soutien des trois principaux partis pour faire adopter la loi d'ici aux élections de mai 2015.
Les ONG opposées
Même si le texte a été édulcoré par rapport aux premières annonces, plusieurs points font débat, dont la mesure phare visant les retours de djihadistes britanniques partis en Irak ou en Syrie.
Selon la nouvelle loi, l'ex-combattant aura désormais le choix entre revenir et accepter d'être placé sous surveillance ou être banni du territoire britannique pour une période allant jusqu'à deux ans. Cette mesure divise le Parlement, tandis que les ONG y sont opposées.
ats/asch
Facebook dans le viseur
Le projet de loi rouvre par ailleurs le débat sur les données personnelles: il demande aux fournisseurs d'accès à internet de stocker et de communiquer sur demande les adresses IP des internautes.
Lors des discussions cette semaine, le gouvernement a notamment critiqué, sans le nommer, Facebook. Le réseau social est placé au banc des accusés pour n'avoir pas partagé des informations qui auraient pu permettre d'empêcher le meurtre brutal du soldat Lee Rigby, attaqué par deux extrémistes islamistes à Londres en mai 2013.
Une vaste série de mesures
Outre les mesures concernant les retours de djihadistes, la loi prévoit de retirer leur passeport aux Britanniques soupçonnés de vouloir quitter le pays pour poursuivre une "action liée au terrorisme". Elle fait face à moins d'opposition, mais risque de "stigmatiser un peu plus encore la communauté musulmane", selon des ONG.
Autres options envisagées: imposer de nouvelles contraintes aux voyageurs et aux compagnies aériennes, sous peine de ne pas pouvoir se poser au Royaume-Uni, bannir les prêcheurs extrémistes des campus universitaires ou encore interdire aux compagnies d'assurance d'aider au versement des rançons.