Le pape François est arrivé vendredi à Ankara pour sa première visite dans une Turquie musulmane mais officiellement laïque, avec la volonté de défendre le dialogue avec l'islam.
A l'issue d'un entretien avec le président turc Recep Tayyip Erdogan, le pape a estimé que le dialogue entre les religions pouvait contribuer à contrecarrer le "fondamentalisme" et le "terrorisme" qui sévissent au Moyen-Orient, notamment en Irak et en Syrie.
"Violence terroriste"
"La violence qui cherche une justification religieuse mérite la plus forte condamnation", a tonné le pape. Tout en estimant qu'il était "licite de stopper l'agresseur", il a rappelé que l'option militaire ne devait pas la seule réponse au problème.
Recep Erdogan, homme fort du pays depuis onze ans, a fermement condamné les fondamentalistes des groupes Etat islamique (EI), Boko Haram ou al-Qaïda, les accusant "d'exploiter" les populations.
François s'est aussi entretenu avec le principal dignitaire religieux turc Mehmet Gormez.
agences/bri
La Turquie saluée pour son aide aux réfugiés
Le pape a loué les "efforts généreux" de la Turquie pour l'accueil des réfugiés de Syrie et d'Irak, estimant que la communauté internationale avait "l'obligation morale" de lui prêter main forte.
Selon l'agence spécialisée sur le Vatican I.Media, le pape pourrait rencontrer des réfugiés irakiens et syriens. Ce geste est attendu depuis que le pape a exprimé cet été son désir de soutenir au Kurdistan irakien les chrétiens qui fuient l'organisation EI.
Appel au respect des chrétiens
Le pape n'a pas occulté les critiques sur la liberté religieuse en Turquie. "Il est fondamental que les citoyens musulmans, juifs et chrétiens jouissent des mêmes droits et respectent les mêmes devoirs", a-t-il rappelé.
François a ajouté que la Turquie avait vocation à être "un pont naturel entre deux continents et des expressions culturelles différentes".
Les chrétiens de Turquie constituent une communauté de 80'000 personnes sur 76 millions d'habitants.
Lutte contre l'islamophobie
Le chef de l'Etat turc s'est lui inquiété de la "sérieuse et rapide" progression de l'islamophobie.
Il a appelé chrétiens et musulmans à lutter ensemble pour l'enrayer.