Hosni Moubarak acquitté dans l'affaire de la mort de manifestants en Egypte
La justice égyptienne a levé samedi l'accusation de complicité de meurtres contre l'ex-président Hosni Moubarak pour la révolte de 2011 qui avait fait 800 morts, provoquant des heurts en soirée.
Un tribunal égyptien a blanchi samedi l'ancien président Hosni Moubarak, 86 ans, accusé d'avoir donné l'ordre de tirer sur des manifestants. L'ex-raïs se voyait reprocher la mort de 846 personnes durant la révolte de 2011 qui l'a chassé du pouvoir. Le procureur avait requis la peine de mort.
"Je n'ai rien fait de mal", a affirmé samedi l'ancien président égyptien dans une interview par téléphone à la télévision, peu après le verdict. Cet acquittement "prouve l'intégrité" du régime de Hosni Moubarak, a réagi son avocat.
Acquitté dans une affaire de corruption
Hosni Moubarak a aussi été acquitté d'accusations de corruption, dans une affaire séparée, concernant aussi ses deux fils. Tous trois étaient visés pour avoir autorisé des exportations de gaz vers Israël.
Dans un premier procès, en juin 2012, Hosni Moubarak avait été condamné à la prison à perpétuité, mais la sentence avait été annulée pour des "raisons techniques", et l'affaire rejugée.
L'ex-Raïs de 86 ans devrait rester en détention car il purge actuellement une peine de prison de trois ans dans le cadre d'un autre affaire de corruption.
Un mort
Peu après l'annonce de ce verdict, près de 300 manifestants se sont rassemblés près de la place Tahrir, épicentre de la révolte de 2011, scandant: "le peuple exige la chute du régime". En soirée, ils étaient près d'un millier. Des heurts avec la police ont fait un mort.
Quelques partisans de Hosni Moubarak s'étaient eux rassemblés devant l'hôpital militaire où celui-là est actuellement détenu. Hosni Moubarak était brièvement apparu à un balcon, en chaise roulante.
agences/bri
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Sept hauts responsables également acquittés
Aussi jugés dans l'affaire de complicité de meurtres des manifestants, l'ex-ministre de l'Intérieur Habib al-Adly et six hauts responsables de la sécurité ont été acquittés par le juge Mahmoud Kamel al-Rashidi, qui les a déclarés "innocents".
Quatre ans d'instabilité politique
Ce verdict intervient au lendemain d'une répression de manifestations de fidèles au Frères musulmans, dont est issu l'ex-président Mohamed Morsi, qui aurait fait 2 morts et plus de 220 arrestations.
L'ex-chef de l'armée et actuel président Abdel Fattah al-Sissi est accusé par des défenseurs des droits de l'Homme de vouloir instaurer un régime plus autoritaire encore que celui de Hosni Moubarak.
Plus de 1400 manifestants islamistes ont été tués par la police et l'armée depuis la destitution de M.Morsi en juillet 2013. Et des centaines d'entre eux ont été condamnés à mort. L'opposition laïque n'est pas épargnée.