La cible fixée par l'ONU pour le 1er décembre a été atteinte, mais il n'y a pas de place pour l'optimisme, a affirmé lundi à Genève le responsable de l'OMS en charge de la réponse contre l'Ebola le Dr Bruce Aylward.
Six mois seront nécessaires pour arriver à zéro cas, selon lui. Il faudra dépister chaque cas et suivre chaque contact et cela implique des mesures de surveillance de grande ampleur dans les trois pays.
Le Dr Bruce Aylward a évalué à 20'000 le nombre de personnes qui devront être engagées dans ce travail. L'OMS prévoit quant à elle de passer de 250 employés internationaux à 400.
Une épidémie influencée par les modes de comportement
L'accroissement du nombre de cas dans certains endroits est un grave sujet de préoccupation", a averti le Dr Aylward. Il a cité en particulier l'ouest de la Sierra Leone.
"Nous avons affaire à une épidémie influencée par les modes de comportement. Ces modes de comportement changent, c'est donc très difficile de prévoir la suite. Je n'ai pas de boule de cristal", a affirmé le spécialiste.
agences/mac
Un premier palier atteint
Le spécialiste a affirmé que la cible fixée en septembre pour le 1er décembre, soit 70% des cas traités et 70% des inhumations effectuées de manière sûre, a été atteinte, à l'exception de l'ouest de la Sierra Leone, où l'épidémie continue d'accélérer.
L'ONU vise désormais 100% des cas traités et 100% des enterrements sûrs dans un mois, soit le 1er janvier, a-t-il précisé.
La transmission du virus en Guinée, au Libéria et au Sierra Leone reste à un niveau élevé, avec 1100 cas par semaine, contre mille il y a deux mois, selon le Dr Aylward.
Confusion sur le bilan
La confusion régnait par ailleurs lundi sur le bilan le plus récent de l'OMS. Vendredi soir, l'organisation a fait état d'un bond dans le nombre des décès, avec au total près de 7000 morts, contre 5600 trois jours auparavant, sur un total de 16'000 cas.
L'agence de l'ONU avait précisé qu'il ne s'agissait pas d'une hausse récente des décès, mais d'anciens morts non répertoriés jusqu'ici. Mais lundi, l'agence de l'ONU est revenue en arrière en indiquant que le Libéria a recensé mille morts de trop par erreur, soit un bilan ramené à près de 6000 morts.
928 mio versés sur 1,5 milliard promis
Le financement est un autre sujet de préoccupation pour les humanitaires. Sur le 1,5 milliard de dollars demandé par les agences de l'ONU, 920 millions ont été versés. Les coûts vont continuer à augmenter, puisqu'il faudra davantage d'équipes de surveillance sur le terrain.
"Notre souci est que l'Ebola disparaisse des premières pages des journaux et que l'attention internationale diminue", a confié Bruce Aylward, en redoutant que l'effort international ne se relâche avec le temps.