Les pays riches n'ont accueilli qu'un nombre "dérisoire" de réfugiés syriens déplacés par la guerre, dénonce vendredi Amnesty International. Ils laissent la lourde charge aux pays voisins, qui manquent de moyens, s'insurge l'ONG.
L'organisation de défense des droits humains se dit "choquée" par le refus des pays riches d'accueillir plus de réfugiés.
"Près de 3,8 millions de réfugiés de Syrie sont accueillis principalement par cinq pays de la région: la Turquie, le Liban, la Jordanie, l'Irak et l'Egypte".
L'Allemagne, exception européenne
"Seul 1,7% de ce total a pu bénéficier d'un asile dans le reste du monde". L'ONG souligne que les Etats du golfe Persique, la Russie et la Chine n'ont proposé aucune place de réinstallation.
A l'exception de l'Allemagne, l'ensemble de l'Union européenne ne s'est engagé à réinstaller pas plus de 0,17% des réfugiés se trouvant dans les pays d'accueil voisins de la Syrie.
agences/fb
"Honteux"
"L'absence totale d'engagement de la part du Golfe en faveur de la réinstallation de réfugiés syriens est particulièrement honteux", souligne Amnesty International.
"Les liens linguistiques et religieux devraient placer le Golfe en première ligne de ceux offrant un abri sûr" aux réfugiés, ajoute Amnesty.
Elle déplore que l'accueil du plus grand nombre de réfugiés par les pays voisins de la Syrie constitue une pression énorme pour ces Etats qui n'ont pas les moyens de gérer cette lourde charge.
"Les pays ne peuvent pas se limiter à des paiements en liquide pour avoir la conscience tranquille et se laver les mains de la question".
Près de 4 millions de réfugiés
Près de quatre millions de personnes ont fui le pays, depuis mars 2011, devenant des réfugiés, tandis que plus de sept millions ont été déplacés à l'intérieur de la Syrie.