Le président russe Vladimir Poutine a rencontré samedi son homologue français François Hollande, premier dirigeant occidental à se rendre à Moscou depuis le début de la crise ukrainienne.
"La France et la Russie sont pour une fin immédiate du bain de sang" dans l'est séparatiste de l'Ukraine, a lancé Vladimir Poutine au terme de deux heures d'entretien avec le président français saluant un "échange très constructif".
"Aujourd'hui, je voulais avec le président Poutine envoyer un message qui est celui de la désescalade et aujourd'hui elle est possible", a déclaré pour sa part François Hollande.
"Pas d'autres murs"
Le chef de l'Etat russe a dit espérer "une amélioration dans un avenir proche" de la situation dans l'est ukrainien. Son homologue français a lui exigé "non pas simplement des avancées, mais des résultats".
Pour François Hollande, qui avait pris vendredi soir l'initiative de venir à Moscou, "nous devons éviter qu'il y ait d'autres murs qui viennent (nous) séparer".
afp/lan
Tensions autour du Mistral
Le tête-à-tête intervient alors que les combats entre forces loyalistes et pro-russes ont redoublé d'intensité en Ukraine à quelques jours de l'entrée en vigueur d'une trêve. Six soldats ukrainiens ont été tués en 24 heures dans l'est.
Par ailleurs, le climat est tendu en ce qui concerne l'affaire du Mistral.
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a déclaré vendredi : "C'est un problème de réputation pour la France. Ils doivent remplir toutes leurs obligations selon le contrat".
Or c'est précisément la guerre en Ukraine qui, de l'avis de la France, empêche la livraison du premier des deux navires vendus par Paris à la Russie.
Nouvelles négociations de paix prévues le 9 décembre
Une nouvelle session des négociations de paix sur le conflit armé dans l'est de l'Ukraine est prévue à Minsk le 9 décembre, a annoncé samedi le président ukrainien Petro Porochenko.
Les nouveaux pourparlers auront lieu le jour du début d'un nouveau cessez-le-feu dans la zone des combats et qui doit, en cas de succès, être suivi d'un retrait des armes lourdes de la ligne du front dans ce conflit qui a fait plus de 4300 morts depuis son début en avril.
Visite au Kazakhstan
Avant d'arriver en Russie, François Hollande a effectué une visite de 48 heures au Kazakhstan. Lors d'une conférence de presse avec son homologue kazakh Noursoultan Nazarbaïev vendredi, il a plaidé pour une "désescalade" d'abord "verbale" puis "dans les mouvements" militaires en Ukraine.
"Nous [en] avons besoin car il y a des risques, toujours, d'une escalade supplémentaire et des menaces sérieuses sur l'économie de l'ensemble de la région", a-t-il encore insisté.
C'est hier matin a Astana au palais presidentiel qu elle a été prise. Le cadeau des Kazakhs à Hollande @franceinfo pic.twitter.com/8AyuaSMPQZ”"
— Gaele Joly (@joelgaly) 6 Décembre 2014