Les réactions au rapport sur la pratique de la torture par la CIA tombent mercredi les unes après les autres. Berlin dénonce une "violation grave des valeurs démocratiques" alors que l'Union européenne, plus mesurée, estime qu'il s'agit d'"une étape positive".
La justice polonaise veut l'accès au rapport
Mais c'est peut-être de Pologne que les déclarations sont les plus piquantes. Son ancien président Aleksander Kwasniewski a confirmé pour la première fois que la CIA avait mené dans son pays des interrogatoires violents.
Le parquet de Cracovie a dans la foulée annoncé qu'il demandera l'accès au rapport, notamment pour s'en servir pour une enquête menée depuis six ans.
Des réactions plus virulentes
Le nouveau président afghan Ashraf Ghani s'est lui dit "outré" à la lecture du rapport américain, dénonçant des "actes inhumains".
Sur Twitter, le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a affirmé que le gouvernement américain est "le symbole de la tyrannie contre l'humanité".
En France, la leader du Front national Marine Le Pen a elle justifié la torture avant de se rétracter: Marine Le Pen justifie la torture à la radio puis dément sur Twitter
agences/gchi
Poursuites judiciaires réclamées
L'association britannique Cage, qui défend les victimes des abus de la guerre menée contre le terrorisme, s'est jointe aux appels pour réclamer des poursuites judiciaires.
Publiant les témoignages de victimes des méthodes de la CIA, Cage juge que "cela fournit des preuves claires pour engager des poursuites judiciaires".
L'organisation de défense des droits de l'Homme Freedom from Torture réclame également que des poursuites soient engagées.
Un rapport qui confirme les précédents
Le secrétaire général du Conseil de l'Europe, Thorbjoern Jagland, a salué la publication du rapport sur la CIA.
Il estime qu'il "confirme les rapports précédents et les conclusions du Conseil de l'Europe (...) concernant des violations graves des droits de l'Homme en Europe".
Réactions en Corée du Nord
Elle même accusée par l'ONU de violation des droits de l'Homme, la Corée du Nord a appelé le Conseil de sécurité de l'ONU à condamner les Etats-Unis après la publication d'un rapport.
Pyongyang estime que le Conseil de sécurité confirmerait son "rôle méprisable" si elle fermait les yeux sur les agissements de l'un de ses membres permanents.