Les négociations étaient dans l'impasse samedi à la mi-journée à la Conférence de l'ONU sur le climat à Lima après plus de deux semaines de discussions sur les engagements à prendre courant 2015 pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
La Conférence de l'ONU sur le climat, qui a débuté le 1er décembre, a vu jusqu'au dernier jour initialement prévu, vendredi, les pays développés et les pays en voie de développement s'affronter.
L'espoir d'arracher rapidement un compromis sur la base d'un nouveau texte rédigé dans la nuit de vendredi à samedi a été douché par plusieurs interventions en séance plénière. Un accrochage de dernière minute a notamment opposé Chinois et Américains.
Pas assez d'efforts des pays riches
L'Union européenne, la Russie et d'autres pays développés ont accepté le texte de compromis fixant les mesures à prendre par tous les participants avant le sommet de Paris.
Mais de nombreux pays en voie de développement ont estimé que cet accord ne réclamait pas assez d'efforts aux pays riches, notamment sur le financement de la lutte contre le réchauffement et sur le mécanisme de compensation censé faire face aux conséquences de ce réchauffement (tempêtes, inondations, élévation du niveau des mers).
Limite de la hausse de la température pas mentionnée
Le nouveau texte ne fait toutefois pas mention de l'agrégation des contributions par rapport à l'objectif de limiter à 2°C la hausse de la température de la planète.
"Ce texte ne comporte pratiquement rien pour les pays les plus pauvres et vulnérables", a estimé pour sa part le militant indien Harjeet Singh, de l'ONG ActionAid International. Selon lui, "les pays riches manquent à leurs obligations, même s'ils font des tout petits pas dans la bonne direction".
L'évaluation des moyens mis en oeuvre devrait avoir lieu lors d'une réunion intermédiaire à Bonn en Allemagne, en juin 2015.
agences/sbad
Energies fossiles dans le viseur
Pour limiter la température mondiale comme prévu, il faut réduire d'ici 2050 les émissions de gaz à effet de serre de 40 à 70%, selon les experts.
Cela suppose que tous les pays se détournent peu à peu des énergies fossiles - le charbon en premier lieu - et investissement massivement dans d'autres énergies.
Divergences
Depuis 12 jours, les débats ont surtout porté sur la différentiation entre pays développés et en voie de développement et le financement.
Chine et Inde en tête, désormais le 1er et le 4e émetteurs de gaz à effet de serre, plaident pour un statu quo, considéré comme inacceptable par les Etats-Unis et l'Union européenne.
Entre 2000 et 2010, la part des pays développés dans les émissions totales a baissé de 51,8 à 40,9%, pendant que celles des pays en voie de développement montait de 48,2 à 59,1%, selon le Programme de l'ONU pour l'environnement.
Fonds d'aide en question
L'accord de Paris doit entrer en vigueur en 2020, mais d'ici là les pays doivent déjà agir pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et s'adapter au changement climatique.
Les pays développés ont pris des engagements de réduction des émissions et se sont engagés à fournir 100 milliards de dollars d'aide annuelle aux pays du Sud d'ici 2020.
Les financements permettant d'arriver à ces 100 milliards étant flous, les pays en voie de développement veulent une feuille de route.