Le parti du Premier ministre japonais Shinzo Abe a remporté dimanche une large victoire aux élections législatives que le chef du gouvernement conservateur a provoquées et transformées en référendum sur sa politique économique.
Selon les résultats fournis par la chaîne de télévision publique NHK lundi à 01H35 locale (dimanche 16H35 GMT), le Parti libéral-démocrate (PLD, droite) a obtenu entre 290 et 292 des 475 sièges en jeu.
Il n'a pas réussi à franchir la barre rêvée des 300 sièges de la chambre basse, mais en conserve néanmoins plus des deux tiers.
Adversaires distancés
La victoire de Shinzo Abe n'est pas une surprise, tant l'opposition était divisée.
D'après la NHK, le Parti Démocrate du Japon (PDJ, centre gauche), deuxième formation du pays, ne recueillerait que 61 à 87 sièges, ratant la barre des 100 espérée.
Près de 105 millions de Japonais étaient convoqués, mais la participation a été faible. La participation a été de 52,4% selon les estimations, encore plus faible qu'en 2012 (59,3%).
afp/cab
Futures mesures impopulaires
Le Premier ministre, dont le slogan est "Ceci est la seule voie", a convoqué ce scrutin anticipé dans le but de renforcer son assise avant de s'attaquer à des mesures impopulaires: le redémarrage des réacteurs nucléaires mis hors service après la catastrophe de Fukushima en mars 2011 et un changement de politique sur le plan diplomatique qui se départirait du pacifisme adopté par le pays après la Seconde Guerre mondiale.
Mesures économiques en question
"Le taux de chômage a baissé, les salaires ont commencé d'augmenter, pensez-vous qu'il faille que l'on arrête, ou faut-il continuer", avait fait mine d'interroger Shinzo Abe tout au long de ses nombreux discours de rue.
"Les abenomics (cocktail de mesures économiques) sont la seule voie", répondait-il.
Depuis sa mise en oeuvre il y a deux ans, cette stratégie a dans un premier temps donné des résultats positifs (baisse du yen, retour d'une inflation modérée et regain de croissance), mais elle s'est essoufflée ensuite et le Japon est retombé en récession au troisième trimestre de cette année.