L'Italie serait plus riche de quelque 300 milliards d'euros (360 milliards de francs) si elle avait agi avec détermination contre la corruption après les scandales révélés dans les années 1990, estime un rapport du patronat italien publié mercredi.
Selon la Confindustria, principale organisation patronale, le manque de mesures contre la corruption et les pots-de-vin a pesé sur la croissance du PIB italien, qui aurait pu être près de 20% plus élevé.
Investissements
Dans ce rapport intitulé "La corruption, poids mort pour le développement", la Confindustria a tenté de quantifier l'impact du manque de réponses effectives dans le sillage de Tangentopoli, le système de corruption mis au jour dans les années 1990 par les juges de Milan dans le cadre des enquêtes "mains propres".
Cette corruption endémique pèse en particulier sur les investissements, a expliqué la Confindustria. L'indice de la Banque mondial classe l'Italie en 90e position des pays les moins corrompus.
ats/afp/fxl
0,8% de croissance supplémentaire par an
"Si les mesures prises après 'mains propres' avaient été suffisantes pour ramener notre niveau de corruption à celui de la France, selon l'indice de la Banque mondiale, nous avons calculé que cela aurait abouti à 0,8 point de pourcentage de croissance supplémentaire par an", a-t-il expliqué à la presse mercredi à Rome.
Soit, en termes chiffrés et sur une période de plus de 20 ans, l'équivalent de 300 milliards d'euros de richesse en plus ou encore 5000 euros par personne.
L'indice de la Banque mondial classe l'Italie en 90e position des pays les moins corrompus.
La corruption, un problème récurrent en Italie
Le problème de la corruption est récurrent en Italie. Il a à nouveau resurgi ces dernières semaines après les révélations sur les réseaux mafieux ayant gangrené la capitale italienne. L'ancien maire de Rome, Gianni Alemanno (2008-2013) est visé par l'enquête dans le cadre de cette affaire baptisée "Mafia capitale".