L'annulation de la sortie du film "L'interview qui tue!" ajoutée au piratage dévastateur pourraient coûter à Sony Pictures jusqu'à un demi-milliard de dollars (492 millions de francs), selon des experts.
L'annulation du film - qualifiée "d'erreur" par Barack Obama - a fait exploser le coût potentiel du piratage. "L'interview qui tue!", parodie sur un complot fictif de la CIA pour assassiner le leader nord-coréen Kim Jong-Un, a déclenché l'ire de Pyongyang.
Attaque massive
Le 24 novembre, Sony Pictures a fait l'objet d'une attaque informatique massive revendiquée par le "GOP" ou "Guardians of Peace", attribuée par le FBI à la Corée du nord.
Elle a paralysé son système informatique et s'est accompagnée de la diffusion en ligne de 5 films, des données personnelles de 47'000 employés, de documents confidentiels comme le script du prochain James Bond, et des mails très embarrassants pour les dirigeants de Sony.
afp/pym
>> Lire : Le FBI accuse la Corée du Nord du piratage de Sony Pictures
Dégâts d'image
Les experts soulignent qu'il est difficile d'"évaluer les dégâts pour la réputation de Sony Pictures" mais qu'ils sont considérables.
Sony va devoir renouer avec des célébrités comme Angelina Jolie qui a été qualifiée dans un courriel diffusé par les pirates d'"enfant gâtée au talent limité".
Sony Pictures était "déjà en difficulté" avec des "films en gestation qui ne sont pas des plus solides", estime Jeff Bock, de la société spécialisée dans le box-office Exhibitor Relations.
Peu d'options de riposte
Personne ne s'attend à ce que Washington lance des frappes militaires contre un provocateur équipé de l'arme nucléaire comme Pyongyang.
En outre, des sanctions contre le régime communiste à l'économie déjà anémique, ou des attaques contre son réseau internet délabré ne mèneraient pas à grand chose.
"Je suis sûr qu'ils étudient des options de répliques secrètes en gardant en tête qu'on ne veut pas lancer un conflit armé sur la péninsule coréenne", a remarqué James Lewis, expert en cyber-conflits
"Arrogance culturelle absurde" pour Pékin
Le journal chinois Global Times a qualifié samedi "d'arrogance culturelle absurde" le film "L'Interview qui tue!".
Les cinéastes américains ont tort de se moquer du leader nord-coréen Kim Jong-un, ajoute le journal, détenu par le "Quotidien du Peuple", organe officiel du Parti communiste chinois.
"Les Americains croient toujours qu'ils peuvent plaisanter sur les leaders d'autres pays juste par ce qu'ils sont libres de critiquer ou de se moquer de leurs propres dirigeants", poursuit le journal.
Quand Pyongyang "chambre" Washington
La Corée du Nord a proposé samedi aux Etats-Unis une enquête conjointe sur la cyber-attaque assurant n'en être pas responsable.
"Puisque les Etats-Unis répandent des allégations sans fondement et nous diffament, nous leur proposons une enquête conjointe", a indiqué le ministère nord-coréen des Affaires étrangères, avant d'ajouter: "sans aller jusqu'à recourir à la torture comme l'a fait la CIA américaine, nous avons les moyens de prouver que nous n'avons rien à voir avec cet incident".