Le pape François a prononcé lundi un discours d'une sévérité sans précédent à l'encontre du haut clergé, condamnant la mondanité, l'hyperactivité, les rivalités, les bavardages, les calomnies, et la zizanie.
La Curie malade
Le pape argentin a estimé que, comme "tout corps humain", la Curie (le gouvernement de l'Eglise) souffrait "d'infidélités" à l'Evangile et était menacée de "maladies", qu'il fallait apprendre à "guérir" grâce à une "prise de conscience".
Il a alors exposé "un catalogue" de ces maladies, pour que la Curie devienne "chaque jour plus harmonieuse et unie". Il en a cité quinze, employant des formules-choc (voir encadré).
Douche froide
Ce discours annuel de voeux aux membres de la Curie avait lieu dans le cadre très solennel de la Salle Clémentine au Vatican, devant les cardinaux réunis dans un grand silence.
Après ce discours reçu comme une douche froide, François a salué un à un les cardinaux, dans une ambiance lourde, malgré les amabilités de façade.
afp/dk
Les formules-choc du pape
Quelques-unes des maladies dont souffre la Curie, selon le pape François:
- "l'Alzheimer spirituel"
- "la fossilisation mentale et spirituelle"
- "le coeur de pierre"
- "le terrorisme des bavardages"
- "la schizophrénie existentielle"
- "le narcissisme faux"
- "la planification d'expert-comptable"
- "les rivalités pour la gloire"
- "les faces funèbres"
- "l'orchestre qui émet des fausses notes"
Vaste réforme de la Curie en cours
Le pape François a engagé depuis son élection en mars 2013 une profonde réforme de la Curie.
Celle-ci se heurte à de nombreuses oppositions internes et suscite de nombreuses inquiétudes.
Cette réforme en cours ne devrait pas se conclure avant 2016.
La fin du pontificat de Benoît XVI avait révélé l'étendue des intrigues, du carriérisme, et des manoeuvres dans le dos du pape.