"Des centaines, peut-être des milliers de femmes ont été mariées de force, vendues ou offertes par l'EI à des combattants ou sympathisants. Nombre de ces esclaves sexuelles sont des filles âgées de 14, 15 ans ou plus jeunes encore", explique Donatella Rovera, une responsable d'Amnesty International, qui a interrogé plus de 40 ex-captives en Irak.
L'une d'elles, Jilan, 19 ans, s'est suicidée par peur d'être violée, selon le témoignage de son frère.
Multiples exactions
"Un jour, on nous a donné des vêtements ressemblant à des costumes de danse et on nous a dit de nous laver avant de les enfiler. Jilan s'est tuée dans la salle de bains", a raconté une fille détenue avec elle.
"Elle s'est entaillée les poignets et s'est pendue. Elle était très belle. Je pense qu'elle savait qu'elle allait être emportée par un homme et c'est pour ça qu'elle s'est tuée", a ajouté la jeune femme.
Les Yazidis, considérés comme hérétique par les djihadistes de l'EI, ont été victimes de multiples exactions.
agences/fb
Effets "catastrophiques"
Une autre captive a raconté à l'ONG que sa soeur et elle avaient décidé de se tuer pendant la nuit pour échapper à un mariage forcé mais que deux autres femmes, éveillées par les bruits, les en avaient empêchées.
"On a noué une écharpe autour de notre cou et chacune a tiré l'écharpe de l'autre aussi fort qu'elle pouvait, jusqu'à ce que je m'évanouisse", a confié Wafa, 27 ans.
"Ils (l'EI) ont ruiné nos vies", a dit Randa, 16 ans, capturée avec sa famille et violée par un homme deux fois plus âgé. "C'est tellement douloureux ce qu'ils nous ont fait à moi et ma famille", a-t-elle lancé.
Les meurtres, tortures, viols et enlèvements sur les Yazidis relèvent du nettoyage ethnique, affirme Amnesty International.