La "contribution exceptionnelle de solidarité" de la "taxe à 75%", promise par François Hollande dans un meeting de campagne en 2012, vit ses ultimes semaines: les entreprises qui la paient ont jusqu'au 1er février pour verser leurs dernières contributions.
La disparition de ce prélèvement controversé était programmée de longue date. La taxe prévue dès le départ pour viser les rémunérations des seules années 2013 et 2014 ne figurait plus dans le budget 2015.
Tournant social-libéral
Lancé en février 2012 à la surprise générale, le coup politique de la taxe à 75% avait permis à François Hollande de doper sa campagne présidentielle, alors menacée sur sa gauche par la montée de Jean-Luc Mélenchon.
Maintenue après sa victoire, la promesse avait suscité un tir de barrage des milieux d'affaires. Sa non-prolongation coïncide avec le tournant réformiste pris l'an dernier par le gouvernement Hollande, avec une politique axée sur l'allègement des charges des entreprises.
ats/mre
Taxe modifiée et allégée
Retoquée fin 2012 par le Conseil constitutionnel, qui avait pointé la menace d'un prélèvement "confiscatoire", la taxe a finalement été validée en décembre 2013 dans une version remaniée, payée par les entreprises sur la part des revenus de leurs salariés excédant le million d'euros, avec un plafond fixé à 5% du chiffre d'affaires.
Parmi ses plus féroces adversaires, les clubs de football professionnel ont bataillé contre elle jusqu'au bout, brandissant même à l'automne 2013 la menace d'une grève des matches.
400 millions d'euros
Selon les projections du gouvernement, la "taxe à 75%" aura rapporté en deux ans un peu plus de 400 millions d'euros, un montant quasi anecdotique au regard du budget et du déficit de la France.